Avec ses 70 mètres de longueur, la galerie de Fresse sur Moselle ne paie pas de mine (!!!) au premier abord. Sa valeur réside ailleurs. Visite guidée.
Au Hinguenet, sur
le territoire de la commune de Fresse sur Moselle, la stolle de la
Montagne St Jean, ou encore « les mynes de cuyvre dans les
Hauts Bois », réouverte par Francis Pierre et son équipe en
1990 est devenue « la galerie des Arts ». Une appellation
que justifie le président de la SESAM : « Cette galerie
de 70 mètres présente sur ses parois des traces exceptionnelles des
différentes techniques d’attaque de roche utilisées
successivement entre 1560 et 1760 ». Une découverte unique
dans l’histoire des techniques minières qui a pleinement séduit
les autorités lui permettant d’accéder au précieux classement
des Monuments Historiques en 1995.
Ce week-end, Francis Pierre
et Dominique Heckenbenner étaient à pied d’œuvre sur le site
pour satisfaire la curiosité des nombreux visiteurs qui n’avaient
hésité à descendre sur place en empruntant le chemin pentu et
boueux à souhait. Avant d’entrer dans la galerie, la secrétaire
de la SESAM n’a pas été avare d’explications, de détails et
d’anecdotes concernant le site dans son ensemble, la galerie des
Arts en particulier et les recherches menées depuis 30 ans par la
SESAM. Par petits groupes, les visiteurs ont ensuite pu pénétrer
dans la galerie sous la conduite du président découvreur des lieux.
Une visite
nécessairement riche, malgré le choix assumé de raccourcir le
temps de visite afin de permettre à un maximum de visiteurs de
profiter de cette opportunité de visite guidée. Des superbes
traces de pointerolles ici, des traces de fleuret en vis-à-vis :
la partie médiane de cette stolle est pur trésor archéologique,
témoignage de deux techniques qui ont cohabité dans cette partie de
galerie qui plus est, agrémentée de signes gravés dans la roche
que Francis Pierre s’est fait un plaisir d’expliquer. Petite
croix en guide d’objectif fixé aux mineurs par un houtman, croix
de Lorraine un peu plus loin, sans oublier ces paliers successifs,
décrypté par Francis Pierre comme la méthode la plus productive
mise en place par les mineurs afin de ne jamais perdre un temps
précieux face à une paroi lisse. Un président tout aussi rigoureux
dans son approche scientifique que pédagogue dans ses
explications.
Quant à l’avenir de ce bijou archéologique,
Francis Pierre a d’ores et déjà sa petite idée : « Il
n’est pas possible de l’ouvrir en continu. Je la verrais bien
ouverte ponctuellement avec visite guidée dans le cadre de
randonnées proposés aux touristes sur le thème des Hautes-Mynes ».