Outil haut de
gamme, la nouvelle station d’épuration est un condensé de
technologies qui se doit d’être gérée en permanence « sur
le fil du rasoir ».
L’opération portes ouvertes décidée par Michel Mourot, président du syndicat d’épuration n’aura connu qu’un succès en demi-teinte.
Et pourtant, l’occasion était belle de visiter les nouvelles installations dédiées au traitement des eaux usagées. Destinée à succéder à l’ancienne station construite en 1978 en relation avec les tanneries, elle est ainsi passée des 37 000 équivalents habitants – afin de gérer au mieux les effluents des tanneries – à 11 450 habitants. « Un calcul effectué sur la base de 150 litres de rejet quotidien par personne » détaille Grégory Bataglia, l’un des pilotes de la station « Avec cette nouvelle station, on change carrément de métier » explique-t-il avec un large sourire « Nous sommes ainsi passés d’un travail assimilable à celui d’un éboueur à des tâches de technicien ! ». Un outil qui, outre le fait d’être totalement « dans les cordes » de la réglementation permet des économies substantielles en termes de gestion. C’est notamment le cas en ce qui concerne les boues finales qui sont acheminées vers Ménarmont. « Nous envoyons actuellement une benne par moi, alors que du temps de la tannerie, c’était une benne par jour » précise le pilote de la STEP « Des boues qui sont destinées à l’épandage sur les terres agricoles, là encore conformément à la réglementation ». Mais alors, pourquoi ne pas utiliser ces boues localement sans passer par Ménarmont ? « Nous n’avons pas assez de terres agricoles sur le secteur » explique Grégory « Les normes en vigueur ne nous permettent donc pas de valoriser ces boues localement ».
Une informatique
de pointe
La visite de la
station permet de mettre l’accent sur la sécurité, optimisée à
tous les niveaux. Toutes les fonctions essentielles sont au minimum
doublées, notamment en ce qui concerne les pompes. Le bassin
d’orage, prévu pour stocker les abondantes pluies lors d’un
orage est desservi par 4 pompes qui fonctionnement à tour de rôle
afin de répartir la charge. Et si le bassin d’orage s’avérait
insuffisant ? Là encore, Grégory affiche sa sérénité :
« Lors d’un orage, il est connu que ce sont les premières
eaux qui sont chargées en pollution. Avant que le bassin soit plein,
ces eaux chargées seront stockées et le débordement qui sera
rejeté directement dans la rivière ne concernera que des eaux
claires ». Il a même été prévu un système de chauffage
permettant de ne pas bloquer certaines parties du fonctionnement de
la station en cas de température inférieure à -5°.
Un outil
haut de gamme qui nécessite une connaissance parfaite des
interactions entre les différents facteurs du traitement. Un poil de
trop dans un des nombreux réglages et la performance de la station
est susceptible de se dégrader. Pour parvenir à une efficacité
optimale, les pilotes disposent d’un outil informatique redoutable.
Des capteurs sont disséminés partout dans la STEP, qui informent en
temps réel les pilotes des mesures faites en de nombreux endroits,
avec bien évidemment la possibilité d’intervenir instantanément
sur les réglages. De plus, en cas de problème « classé
rouge », le pilote reçoit une alerte sur son smartphone qu’il
emmène avec lui lorsqu’il n’est pas en poste à la station.