HAUTE MOSELLE et ailleurs...
LETTRE OUVERTE AUX PARLEMENTAIRES
(envoyée par la coordination nationale des comités de défense des maternités et hôpitaux de proximité)
(envoyée par la coordination nationale des comités de défense des maternités et hôpitaux de proximité)
Madame la Députée, Monsieur le Député,
Madame la Sénatrice, Monsieur le Sénateur,
Madame la Sénatrice, Monsieur le Sénateur,
La dernière séquence électorale a montré le mécontentement
massif de la population envers les politiques menées. C’est tout
particulièrement vrai dans le domaine de la santé et de l’autonomie où le
sentiment d’abandon est important et ce à juste titre car l’état de notre
système de soins est catastrophique, aggravant les inégalités sociales et
territoriales.
L’urgence de certaines mesures ne permet
pas d’attendre la fin de l’été pour décider des moyens d’assurer aux
habitant.e.s un réel accès aux services hospitaliers essentiels en 30 minutes.
- Un grand plan de formation de soignants devrait être mis en œuvre avant la
rentrée universitaire : tout de suite on pourrait proposer des pré embauches en
échange d’un engagement de service public dans les écoles d’infirmières, d’aides-soignantes
... et élargir le nombre d’étudiants en médecine admis en seconde année.
- Redonner espoir aux soignants pour stopper leurs démissions avec
l’augmentation des rémunérations par celle du point d’indice dans la FPH et la
revalorisation de la permanence des soins, et le respect de leur éthique en
troquant la gestion purement financière actuelle pour une gestion tournée vers
les besoins des malades et des personnes en perte d’autonomie.
Cela nécessite un soutien financier aux hôpitaux et EHPAD publics ou à but non
lucratif.
- L’interdiction de toute fermeture et réduction de services hospitaliers.
Il ne s’agit là que de l’extrême
urgence. Cela devrait être suivi par toute une série de mesures comme :
- un projet de loi de financement de la Sécurité Sociale 2025 à la hauteur des
besoins de santé et d’autonomie.
- la poursuite de politiques ambitieuses de formation de soignants associées,
en ce qui concerne les médecins, de régulation des installations, d’obligation
de participation à la permanence des soins, d’égalisation des revenus entre
statut privé et public et entre spécialités.
- la création d’un service public de soins de premier recours autour de centres
de santé pluri-professionnels à but non lucratif dans tout le pays, avec un
cadre national assurant l’égalité républicaine et une gestion de proximité
s’appuyant sur des pratiques démocratiques. C’est le meilleur atout pour mettre
fin aux déserts médicaux en lien avec une augmentation significative du nombre
de médecins formés.
- le développement d’une prévention non culpabilisante, le soutien aux services
de médecine scolaire et du travail.
- une réorganisation du service public hospitalier respectant la gradation des
soins et la proximité, des moyens nécessaires aux investissements
indispensables et à une gestion démocratisée, avec des droits nouveaux pour les
personnels et les usagers. La nécessaire coopération entre les différents
hôpitaux et avec les soins primaires et le médico-social suppose de ne pas les
opposer mais que chacun ait les financements et les personnels nécessaires.
- une attention toute particulière à la psychiatrie : plus que jamais elle doit
avoir les moyens de prendre en charge les personnes dans leur globalité et
dépasser le traitement du symptôme.
- une loi grand âge
- une lutte résolue contre la financiarisation de la santé : biologie,
radiologie, centres de santé privés …
- la suppression de tous les restes à charge en santé : c’est le sens de la
pétition que nous faisons actuellement signer avec Convergence des Services
Publics
(https://www.leslignesbougent.org/petitions/en-finir-avec-les-restes-charge-pour-les-malades-17430/).
Sur le terrain, cette campagne de signature nous confirme la progression des
dépassements d’honoraires – il faudrait les interdire – et du prix des
complémentaires : il conviendrait d’aller vers la prise en charge à 100 % des
soins par la Sécurité Sociale.
Nous nous permettons de vous adresser en complément le plan d’urgence sur la
démographie des personnels de santé que nous avons rédigé il y a deux ans – il
est toujours d’actualité – et nous sommes à votre disposition pour plus
d’échanges.
Soyez assuré de notre
considération.
Pour le CA de la Coordination
La présidente
Michèle Leflon
La présidente
Michèle Leflon