2017-11_11_ 1917 année du pacifisme : textes, musique et émotions - le-thillot.com : archives 2017

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1917, ANNÉE DU PACIFISME

Textes, musique et émotions

RECRE proposait jeudi un soir un spectacle théâtral articulé autour de la lecture de textes témoignant des engagements de Jean Pottecher et d’intermèdes musicaux proposés par un quatuor à cordes.
    
Si la pièce « Un d’eux nommé Jean » proposée par le Théâtre du Peuple en 2015 a défloré le sujet sous la direction de Vincent Goethals, de nombreux écrits de Maurice Pottecher restaient inexploités. Sous la houlette de Vincent Decombis, de riches et très profonds textes ont ressurgi, retraçant la vie et la mort de Jean, le fils du fondateur du théâtre bussenet.
La grandeur d’âme de Jean éclatait dès les premiers mots : « Seule la beauté a le droit de gouverner le monde » ou encore « Considérer la raison comme seule conseillère », avant d’en arriver à ce « Coup de foudre qui ébranle monde ». Le jeune homme parle bien évidemment de ce premier conflit mondial. Une guerre qui est loin d’avoir fait l’unanimité, témoin ce meeting pacifiste qui a rassemblé 4000 personnes le 17 septembre 1911 à Bussang.
Dans son analyse, Jean n’hésite pas à égratigner, voire dénoncer avec virulence le rôle des politiques « Source de toutes les compromissions » et, porté par sa propre conscience politique fondée sur l’égalité, le partage et les idées pacifistes, envoie des courriers sous un pseudonyme à Jean Jaures pour lequel il a énormément de considération. Une correspondance qui prendra fin avec l’assassinat de celui a aura été une sorte de guide de conscience : « La paix venait d’être assassinée » écrit Maurice Pottecher.
Malgré son horreur absolue de la guerre, Jean s’engage dans ce conflit. Il choisit d’être infirmier : soigner, mais pas tuer. Envoyé sur le front dans la Somme, il décrit l’horreur absolue de cette guerre, son « Adaptation à l’enfer », condamnant une nouvelle fois ceux qui « Mènent les intrigues pour prendre ou conserver le pouvoir et empêchent la recherche de la paix ». Il est tué dans la Somme. C’est là qu’il est enterré. La stèle dressée au Théâtre du Peuple n’est qu’un monument commémoratif.
Sur scène, les acteurs de RECRER ont, à leur manière rendu hommage à ce jeune idéaliste pacifique en une ultime scène d’une lenteur poignante articulée autour de la mort de Jean et l’infinie tristesse de Maurice.
Invité au dialogue par Vincent Decombis, le public ne manquait pas de mettre l’accent sur le fait que de nombreux aspects des textes restent aujourd’hui et malheureusement d’actualité. Présent dans la salle, René Bianchini, qui a tenu le rôle de Maurice Pottechar dans « Un d’eux nommé Jean » exprimait lui aussi son émotion devant au terme de ce spectacle, qui s’ajoute à celle, profonde, qui l’habite encore à ce jour, d’être entré dans la peau de ce père meurtri par la mort de son fils.
Prochain rendez-vous :
Samedi 18 novembre à la salle de spectacle de Fresse pour une version raccourcie de « Morteville », une pièce mettant également l’accent sur des idées de réconciliation et de pacifisme, présentée par la troupe de RECRE.
A visiter également ce jour et demain à la salle des fêtes de Fresse, l’exposition « Commémoration de la Grande Guerre ».
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