2017_08_23_Tannerie Grosjean drame du 23 aout 1962 - le-thillot.com : archives 2017

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TANNERIES GROSJEAN

 
23 août 1962 : jour maudit

 
Il y a 55 ans aujourd'hui survenait un terrible accident qui reste un épisode particulièrement noir de l’histoire de l’entreprise et de la commune.
 
Il est aux environs de 13h45 en ce jour funeste. Après avoir démonté le dispositif de pompage ayant permis de retirer le produit de tannage réutilisable de la cuve n°2 d’un train qui en comporte 10 au total, des ouvriers s’activent pour en retirer les boues résiduelles. « C’était une procédure routinière que nous pratiquions deux fois par an » explique Jean Faivre, ancien cadre de l’entreprise qui tient dans ses mains la note de l’entreprise rédigée 3 jours après le drame « Nous n’avions jamais rencontré le moindre problème. De plus, aucune alerte n’avait été lancée par d’autres tanneries ».
 
En ce début d’après-midi donc, un premier ouvrier descend dans la cuve. Rapidement, il est pris d’un malaise et s’effondre dans la boue sous les yeux de son collègue. Celui-ci, alerte un contremaître qui passe à proximité et descend dans la cuve à son tour pour porter secours au premier, suivi de peu par le contremaître alerté. Les deux secouristes subissent rapidement le même sort. La panique commence à s’installer. Pendant que certains cherchent cordages ou donnent l’alerte, d’autres descendent dans la cuve. En quelques minutes, plusieurs hommes se retrouvent inanimés, les uns sur les autres. M Balas, directeur technique fait partie des personnes ayant été alertées. Il descend lui aussi, mais pris de vertige, remonte rapidement et donne les instructions nécessaires afin que les secours s’organisent sans se mettre en danger. Un à un, les ouvriers sans connaissance sont remontés. Malgré l’interdiction du directeur, un ouvrier voyant son frère inanimé au fond de la cuve descend dans la cuve et tombe à son tour inanimé dans la boue. Cinq sauveteurs parviennent à descendre dans la cuve pour encorder les victimes afin de les extraire de la boue. Un acte de bravoure que souligne parfaitement la note de l’entreprise.
Georges Grosjean, arrivé sur place au moment de l’extraction de la 3ème victime, met en œuvre son autorité pour rétablir le calme et s’assurer que les ouvriers extraits bénéficient des premiers soins par l’équipe de secouristes de l’entreprise, des pompiers du centre de secours de la commune qui ont rapidement rejoint le lieu du drame, ainsi que les médecins de la commune et le curé-doyen.
Après quelques minutes, le premier ouvrier extrait de la cuve revient à lui. Idem pour le deuxième qui se voit refuser l’autorisation de rejoindre son domicile à moto. La suite est nettement plus dramatique. Les 4 autres ouvriers qui étaient descendus les premiers ne réagissent pas à la respiration artificielle, ni aux injections faites par les médecins. Les soins se poursuivent néanmoins durant une longue période. A 16h45, les médecins s’accordent pour estimer qu’ils n’ont désormais plus aucune chance de sauver ces 4 victimes.
Plus tard, de nouvelles informations arrivent, concernant 3 victimes que l’on croyait sauvées et qui n’ont finalement pas survécu au drame, portant ainsi le nombre de personnes décédées à 7.
Les dirigeants de l’entreprise ont bien évidemment tout fait pour tenter de comprendre la cause de cet accident imprévisible. Un technicien de laboratoire est donc venu dès le lendemain sous les directives du contrôleur de sécurité de la caisse de sécurité sociale de Nancy. Les prélèvements effectués n’ont révélé aucune anomalie. D’autres prélèvements d’air vicié et de boues ont été effectués et envoyés à deux autres laboratoires. Là encore, aucune cause n’a pu être mise en évidence. « Le mystère demeure encore entier à ce jour » déplore Jean Faivre « Nous avons cependant modifié en profondeur les procédures de nettoyage de ces cuves et avons alerté tous nos confrères afin que pareille catastrophe ne se reproduise pas » avant de conclure sur un détail anecdotique : « Les deux seuls survivants de ce drame sont les deux personnes que j’ai moi-même emmenées avec ma voiture vers l’hôpital ».
Pour celles et ceux qui me l'ont demandée ou qui le souhaitent, vous pouvez télécharger la note complète sur l'accident faite par la tannerie en date du 27 août 1962
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