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RENCONTRE

Jean Faivre : la fidélité comme fil rouge

40 ans au service de la tannerie, 20 ans à l’Amicale des retraités et autant au club d’athlétisme. Jean Faivre est un fidèle. Rencontre.
A 82 ans, Jean Faivre est ce que l’on coutume d’appeler « une figure de la commune » qui a eu à cœur de cultiver la fidélité là où il a choisi d’aller. En premier lieu au niveau professionnel. « Tout de suite après le bac et l’armée, j’ai intégré la tannerie comme agent de planning commercial. J’y suis resté 40 ans ! » raconte-t-il « A mes débuts, j’ai été sous les ordres de Michel Grosjean bien sûr, et de M Moniaski alors directeur commercial, auquel ont succédé Fernand Chevrier et Achille Laurent ». A l’époque, il avait à organiser les plannings d’une dizaine de commerciaux répartis sur toute la France, ainsi que celui ayant en charge l’export, notamment l’Inde et le Japon, responsabilité longtemps confiée à Abel Tremblay.

5000m2 de cuir pour les ballons Adidas !

« A ce moment, nous étions la 4ème plus grosse tannerie en Europe » détaille Jean « A l’occasion de la sortie de nos nouvelles collections, ce qui arrivait deux fois par an, nous rendions visite à nos clients, notamment tous ceux qui œuvraient dans la maroquinerie. Nous étions reçus comme des rois grâce à la qualité de nos produits, largement reconnue sur le marché ». Une reconnaissance que la tannerie entretenait savamment, notamment en étant présente tous les ans  à la semaine du cuir Porte de Versailles, auquel Jean participé durant une trentaine d’années. C’était une époque faste pour l’entreprise qui comptait de « gros » clients comme l’armée qui achetait divers produits, dont des sacs et des ceinturons ou encore Adidas qui, pour fabriquer ses ballons, achetait quelques 5000 m2 de cuir à la tannerie !
Durant sa carrière, Jean Faivre a vécu de l’intérieur l’évolution de l’entreprise, notamment la réduction de l’activité et donc la fonte des effectifs. D’environ 500 employés en 1956, le chiffre passe aux environs de la centaine en 1996. « Aux plus belles heures de l’entreprise, nous avions même une unité de production Chine » détaille-t-il avant d’analyser « La concurrence venue de l’étranger, notamment d’Italie, des pays du Maghreb ou encore d’Asie, nous a fait très mal, ces pays pratiquant des coûts de main d’œuvre bien plus bas que chez nous en France. De plus, les contraintes environnementales étaient nettement moins fortes dans ces pays » et Jean Faivre de rappeler « En 1979, la tannerie, en relation avec la commune du Thillot, a dû se résoudre à investir dans la construction de la station d’épuration de la Champagne ».
Dans ses souvenirs, Jean Faivre évoque avec une immense émotion l’accident horrible survenu le 23 août 1963 et qui a coûté la vie à 7 employés de l’entreprise. « Ce jour-là, j’étais en repas d’affaire dans un restaurant proche de la tannerie » se souvient-il « Dès que j’ai entendu le ballet des sirènes d’ambulances, je me suis précipité sur place où j’ai appris le drame. Faute de suffisamment d’ambulances, Michel Grosjean m’a demandé d’emmener 2 des victimes à l’hôpital de Remiremont. Sans qu’il n’y ait de lien de cause à effet, les 2 personnes que j’ai transportées sont les 2 seuls survivants de cet accident catastrophique. Les nuits qui ont suivi ont été difficiles… ».
Depuis sa retraite, Jean a pris bien du recul. Il tient notamment à rester muet sur les relations qu’il avait avec M Chevignard qui a repris l’entreprise, mais tout laisse à penser qu’elles n’ont pas toujours été faciles… Le décès de son épouse Nicole, l’a profondément affecté. A l’invite de ses amis, il a décidé de s’impliquer dans le monde associatif. Et comme pour la tannerie, cette implication s’est faite dans la fidélité : 20 ans à l’Amicale des Retraités de Haute Moselle, dont 10 années de présidence (il est encore aujourd’hui vice-président), et 20 ans également comme président de la SCAT, la Section Cross Athlétisme du Thillot.
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