Nouveau Plan Local d’Urbanisme : « C’est la cata ! »
« Réglementaire, mais non conforme » : c’est l’expression employée par l’administration préfectorale au sujet du Plan Local d’Urbanisme de la commune qui devra à nouveau être élaboré.
Michel Mourot avait déjà évoqué le sujet lors de la cérémonie des vœux. Il est revenu dessus lors du point n°9 de l’ordre du jour de la séance de conseil municipal de ce dernier jeudi. « Je ne comprends pas ! » expliquait-il entre colère et résignation « Pour le dossier du nouveau Colruyt, les documents sont passés par 6 services différents à la Préfecture. A aucun moment, on nous a signalé ce problème ».
Alors quel est ce problème ?
Suite à la révision du Plan d’occupation des Sols (POS) effectuée en 2001, un document administratif appelé PADD (Projet d’Aménagement et de Développement Durable) n’a jamais été établi, malgré une nouvelle approbation en 2004 et une révision simplifiée en 2009. Un document indispensable afin de donner au POS le statut de « POS valant PLU » (Plan Local d’Urbanisme). De fait, la situation administrative de la commune était considérée comme « Réglementaire, mais non conforme » : un statut qui n’a manqué de provoquer des réactions entre rires et grincements de dents ! On pourra s’interroger longuement sur l’absence de ce document qui fait que toutes les décisions d’urbanisme reviennent à la Préfecture. Une tutelle sévère qui voit toute demande en dehors de l’agglomération rejetée… Michel Mourot précisait « Cette situation est liée à un loupé de l’administration qui aurait dû nous alerter dès 2014. La DDT (Direction Départementale des Territoires) reconnaît qu’il y a eu un manquement dans la communication entre les services de la Préfecture et la commune ».
Deux ans de procédure
Un manquement qui aura plusieurs et
lourdes conséquences. La première est l’élaboration d’un
nouveau PLU. « Deux ans de travail particulièrement
chronophages avec une multitude de réunions, notamment de
concertation quartier par quartier » détaillait le premier
magistrat « Avec le risque de voir se rétrécir les zones
constructibles comme ça a été le cas à Rupt sur Moselle qui,
suite à cette démarche, a perdu plusieurs hectares de terrains
permettant de construire ». Deuxième conséquence :
durant cette période d’élaboration du nouveau PLU, les services
préfectoraux appliqueront le Règlement National d’Urbanisme,
particulièrement contraignant. « Si besoin, pour certains
dossier, je pourrais envisager une démarche au Tribunal
Administratif » confiait le maire. Une administration qui
préconise des autorisations de constructions dans les zones libres,
les « trous » en centre-ville, comme par exemple celles
qui bordent la RN66. « Allez trouver des gens intéressés pour
construite le long d’une route qui voit passer 7000 véhicules par
jour ! » s’exclamait le maire. Enfin troisième
conséquence : le coût estimé entre 45 000 et 50 000
Euros – mais plus souvent proche de 60 000 Euros – pour le
bureau d’études qui sera chargé du dossier, avec la possibilité
cependant de bénéficier de subventions. Signalons enfin l’extrême
délicatesse des termes qui devront être utilisés pour motiver le
PLU qui doit s’inscrire dans une démarche de développement
durable, sous peine d’être rejeté... Un écueil qu’il faudra
gérer au mieux. Les édiles ont bien évidemment donné leur feu
vert à cette demande d’élaboration d’un nouveau PLU.