2018_03_17_Jean-Claude Schultz - le-thillot.com : archives année 2018

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RENCONTRE

Jean-Claude Schultz ou l’histoire d’une frustration sublimée

Comment une contrariété de projet professionnel s’est transformée en passion toute aussi dévorante que sublime.
« Il y a 60 ans - j’avais à l’époque 14 ans - Me voyant attiré par cette locomotive - une 140.C.1 - le conducteur m’a invité à venir la conduire. Je ne me suis pas fait prier pour accéder à ce que je considère encore aujourd’hui comme un privilège! » Jean-Claude Schultz raconte en se marrant cet épisode qui lui a laissé un souvenir indélébile « J’ai su dès lors quelle serait ma destinée : dans les traces de mon grand-père qui était sous-chef du dépôt vapeur de Sarreguemines ». Mais c’était sans compter sans l’interdiction des parents. Une interdiction face à laquelle toute résistance est vaine…
Le jeune garçon s’oriente donc vers des études toutes autres : CAP mécanique maintenance frigoriste, brevet de Compagnon menuisier ébéniste, technicien en électronique, tout en s’intéressant de près au modélisme ferroviaire et naval, ajoutant à tout cela un grand intérêt pour l’informatique.
Devenu adulte, Jean Claude Schultz saura conjuguer passion et compétences pour mettre un terme à cette frustration qui l’a vue se détourner d’une carrière au sein de la SNCF.
« Une fois à la retraite, j’ai eu l’occasion de rendre visite à un vaporiste qui m’a refilé le virus de la construction de locomotive à vapeur vive » raconte Jean-Claude Schultz avec le sourire « C’est comme ça que tout a commencé ! ».
Une passion particulièrement chronophage puisque son premier défi lui prendra 5600 heures ! « Il en reste une centaine pour finir » ajoute-t-il. Sans compter les heures passées à transformer les machines qui équipent désormais son atelier et qui lui permettent toutes les fantaisies. Une première locomotive qui a une dimension affective toute particulière, puisque son choix s’est porté sur une « 141R », dernière locomotive à vapeur ayant sillonné la France  et dont le dernier modèle a terminé sa carrière à… Sarreguemines.
Exposition à venir à la médiathèque
Une superbe machine à l’échelle 1/7ème avec tout ce qu’il faut pour reproduire à la perfection l’illustre original, notamment un foyer à combustion pour chauffer l’eau et faire en sorte que la vapeur produite entraine les roues du mastodonte. Et Jean-Claude de pointer du doigt un réservoir « Qui contenait le stock de sable qui était projeté vers les roues lors de la circulation sur neige » détaille-t-il.
Dans le garage où il faut savoir se faire petit afin de se faufiler pour accéder aux œuvres de ce bricoleur de génie, on peut encore entrevoir différents wagons, dont un spectaculaire : un bi-foudre dont les contenus originaux ont été détournés puisqu’ils contiennent du whisky dans l’un et de la vodka dans l’autre. « Cela fait plus de 3 ans que ces alcools sont dans les tonneaux » se marre Jean-Claude « Ils ne devraient pas être mauvais quand on les consommera ! ».
Autre pièce maîtresse de cette collection qu’il a débutée au décès de son épouse Brigitte en 2015 : une réplique (toujours au 1/7ème) de la « E44 », locomotive électrique construite à 182 exemplaires en Allemagne entre 1931 et 1945. Là encore, il s’agit d’un « monstre » qui a obligé Jean-Claude a s’équiper d’un palan…  Bourrée de fils électriques acheminant 3 tensions différentes, de tuyaux destinés à envoyer l’air compressé et d’électronique : un bijou de technologie !
Ces superbes maquettes seront exposées à la médiathèque, avec d’autres modèles de la « Confrérie des Amateurs de Vapeur », dans le cadre de l’exposition « Trains d’hier » qui se tiendra du 4 avril au 5 mai prochains.
Vers une exposition permanente ?
Ces bijoux de maquettes, Jean-Claude Schlutz cherche actuellement à s’en séparer, tout en les pérennisant. Après avoir entendu sa fille qui ne souhaite pas prendre le relais, Jean-Claude s’est mis en quête d’une autre issue. C’est ainsi que des discussions sont en cours avec l’association « Myne et Rails » et la commune afin de négocier un don. Et il est question d’un projet qui permettrait de mettre en place une exposition permanente dans l’ancienne halle de la gare, juste à côté du musée des Hautes Mynes… A suivre…
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