2018_12_16 Gilets Jaunes - rencontre avec élus - le-thillot.com : archives année 2018

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GILETS JAUNES

Rencontre avec les élus : positif, mais amer…

Au cours de la réunion d’hier soir, les Gilets Jaunes ont exposé la situation de misère de certaines personnes ainsi que leurs revendications. Mais les attentes étaient trop grandes. L’amertume était présente en fin de rencontre.
Les Gilets Jaunes attendaient cette réunion avec les élus avec impatience et beaucoup d’espoir. Mais ils avaient placé la barre très haut, trop haut probablement. Cet espoir que les élus se rangent à leur côté en venant battre la pavé avec eux avec leur écharpe tricolore, que dès lundi ils demandent des baisses de TVA sur les produits de première nécessité, qu’ils se prononcent sur le Référendum d’Initiative Citoyenne en l’intégrant dans une VIème République, qu’ils légifèrent pour rétablir une égalité bafouée depuis trop longtemps, qu’ils prennent  les dispositions nécessaires pour lutter contre la fraude et l’évasion fiscales… « On aimerait plutôt être chez nous au chaud plutôt qu’au froid dans la rue, mais il y a des choses inacceptables. J’ai mal aux tripes quand je vois que certaines personnes, après une vie de travail,  vivent dans le froid parce qu’elles n’ont pas les moyens d’acheter du fuel pour se chauffer » plaidait Hervé Thomas, récemment désigné porte-parole du département « Nous avons besoin de vous, les élus. Il y a trop d’injustice».
Rassemblés à la salle du conseil municipal à l’initiative de Sam Colle, les élus : Christophe Naegelen, Dominique Peduzzi, Michel Mourot, Alain Vinel, Jean-François Viry et Etienne Colin n’ont pas dit non, bien sûr, bien conscients de l’état de misère dans lequel se trouve nombre de personnes en Haute Moselle comme partout en France. Des élus qui, eux aussi vivent dans une sorte de précarité, nettement moins préoccupante, face à un manque de lisibilité des contraintes à venir, tout en ayant obligation légale de boucler leurs budgets. « Le dernier congrès des Maires a fait part de son inquiétude face à ces situations de misère » précisait Dominique Peduzzi.
Mais tant du côté des maires que des députés, les pouvoirs des élus ne sont pas ceux que beaucoup pensent qu’ils ont. Et c’est à ce niveau que le bât blesse et que les attentes se heurtent à des réalités bien différentes de celles qui étaient imaginées… Pourtant, chacun à leur niveau, ces élus se bagarrent quotidiennement contre une administration préfectorale pour les premiers magistrats des communes, contre des technocrates qui écrivent les lois pour le député qui doit de plus faire face à une Assemblée Nationale noyautée par les élus du parti du chef de l’Etat.
Malgré ce qui ressemble fort à un aveu d’impuissance, ils mènent le combat et prennent des initiatives. A propos des revendications des Gilets Jaunes, Michel Mourot précisait : « Bien que nous n’y soyons pas contraints, nous avons mis en place un cahier de doléances qui doit être renvoyé au Président des Maires des Communes Rurales. Une copie sera également envoyée au Préfet, représentant de l’Etat, afin de faire remonter les revendications ». De son côté, Christophe Naegelen témoignait : « Oui, j’ai voté contre les nouvelles taxes sur le gasoil, oui j’ai voté contre d’autres mesures qui réduisent le pouvoir d’achat : je me suis retrouvé dans le camp minoritaire. C’est la règle démocratique ».
Quant à venir défiler avec les Gilets Jaunes, les élus justifiaient leur refus : « Il y a dans la population, des personnes qui n’apprécient pas vraiment ce mouvement, notamment chez certains commerçants. Nous devons observer une attitude de neutralité ».
Au final, une rencontre nécessaire, positive puisqu’ayant permis l’échange et l’écoute, mais qui laissait cependant un goût amer à la délégation des Gilets Jaunes.
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