2018_12_27 Gilets Jaunes 27 12 2018 - le-thillot.com : archives année 2018

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GILETS JAUNES

Souvenirs de Nancy

Ce dernier samedi, Manu et Karine étaient à Nancy pour rejoindre la manifestation régionale des Gilets Jaunes.  Morceaux choisis.
Après avoir rejoint le rassemblement dans le centre-ville, Karine, Manu et Jean-Claude se sont placés dans le cortège, en tête duquel se trouvait un cordon de CRS, suivi par des gilets jaunes portant des banderoles. « C’est pas facile à compter, mais nous devions être entre 2500 et 3000 » confie Manu, estimation confirmée par Karine  « Au terme d’un regroupement place Stanislas, certains manifestants ont voulu se rendre à la préfecture. C’est là que les CRS ont commencé à tirer. Ca pétaradait de partout avec une intensité incroyable ! ».  « Calme au début, ensuite c’était Bagdad ! » ajoute Karine. Une partie du groupe a voulu contourner l’obstacle et prendre un autre chemin pour se rendre à la préfecture : bloquée aussi par les CRS qui n’ont pas été avares de gaz lacrymogène. La confrontation a ainsi duré quelques 45 mn avant de se calmer. « Jean-Claude nous alors dit qu’il avait la dalle » reprend Manu « Nous sommes entrés dans un kebab. Pendant que nous mangions, des personnes sont venues se réfugier sur place, les tirs ayant repris. Les gaz sont entrés dans l’établissement et nous avons dû mettre nos lunettes pour protéger nos yeux et terminer notre repas ».
Et c’est en sortant que les Gilets Jaunes thillotins ont eu à en découdre avec les CRS. « Nous cherchions tranquillement notre chemin pour repartir, quand nous sommes tombés sur des CRS qui avaient visiblement envie de se défouler » raconte Karine « L’un d’eux m’a empoigné par mon gilet jaune en me disant d’une façon très agressive de l’enlever. J’ai cherché à discuter. C’est là que je me suis sentie décoller de terre sur plus d’un mètre ! ». Manu, qui avait promis au mari de Karine de la « ramener entière » intervient alors. Le CRS l’empoigne lui aussi par son gilet jaune pour lui réserver le même sort, sauf que là ça ne marche pas ! « J’ai ressorti mes vieux réflexes acquis durant ma formation en lui bloquant son pétard et l’empoignant sous son plastron. Mais il m’a aspergé de gaz lacrymogène qu’il avait dans son autre main avant de partir ». Sous les insultes de Manu !
« Si Manu n’avait pas été là, je ne sais pas comment les choses se seraient passées » confesse Karine avant de commenter « C’est ma première grosse manif. J’avais envie de vivre ça pour changer de notre quotidien au bord de la RN66 au Thillot. C’est impressionnant, flippant même ! Et dans le brouillard de gaz lacrymogène, le plus étonnant, c’est que les boutiques étaient ouvertes et les gens faisaient leurs courses comme si de rien n’était » et de conclure en se marrant « S’il n’y avait pas eu cet épisode, on se serait ennuyé ! ».
Par contre, Manu, de retour à son domicile, a senti les brûlures sur sa peau durant deux jours, malgré les douches à répétition. Lui aussi se marre en confessant « J’ai mis mes fringues imprégnées de gaz  dans un sac étanche en attendant que je les lave à la main : ma femme ne veut pas le faire ! ».
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