LE
THILLOT
Le
passage de la cordonnerie en deuil
Bernard
Pierre est décédé en août dernier à l’âge de 90 ans. Cet
homme était un personnage attachant qui a exercé son métier –
son art pourrait-on dire – jusqu'à l'âge de 82 ans.
Dans
la boutique aux subtiles odeurs de cuir et cirage, le temps semblait
s’être arrêté il y a quasiment un siècle. Certes, la présence
d’une radio ou d’une calculette témoignait que nous étions bien
au 21ème
siècle. Mais abstraction faite de ces quelques éléments
perturbateurs, tout rappelait une époque aujourd’hui révolue. Les
formes à forcer y côtoyaient avec bonheur les fers et autres
amoncellements de boites de clous divers, marteaux, lanières de
cuir, ceintures, ainsi qu’une bonne cinquantaine de chaussures
réparées que leurs propriétaires ne sont jamais venues récupérer
… La boutique avait été ouverte par Henri Pierre, le père de
Bernard, qui s’était installé comme cordonnier en 1920, avant que
Bernard ne la reprenne en1963 au décès de son père.
Une activité qui s’ajoute à l’époque à celle de sa cordonnerie de Rupt sur Moselle, installée dans un premier temps rue de Lorraine avant de déménager rue Napoléon Forel. Formé dans l’atelier de son père durant 3 années, Bernard avait passé son CAP de cordonnier à Epinal, sous le regard aiguisé de cordonniers expérimentés. C’était en 1945. Le temps d’une longue période à l’armée, durant laquelle il n'a pas manqué pas de pratiquer son activité favorite, et Pierre s’installait donc à Rupt en 1950, puis au Thillot, tout en conservant sa première boutique. Largement de quoi remplir ses journées et même au-delà ! Le cordonnier n’a en effet jamais pris de vacances. Tout au plus une journée de repos ici et là...
Bernard a même fabriqué des chaussures avec le cuir qu'il commandait aux crépins, ces marchands dont le nom provient de ces cordonniers de la Rome Antique installés à Soissons et qui fabriquaient gratuitement des chaussures pour les pauvres.
Une époque durant laquelle on consommait autrement. Si aujourd’hui, les chaussures sont bon marché, elles ne durent pas longtemps et la réparation de semelles usées n'est plus vraiment à l'ordre du jour.
La ruelle, baptisée passage de la cordonnerie sous le mandat de Raymond Grégoire, a désormais perdu une grande partie de son âme…
Une activité qui s’ajoute à l’époque à celle de sa cordonnerie de Rupt sur Moselle, installée dans un premier temps rue de Lorraine avant de déménager rue Napoléon Forel. Formé dans l’atelier de son père durant 3 années, Bernard avait passé son CAP de cordonnier à Epinal, sous le regard aiguisé de cordonniers expérimentés. C’était en 1945. Le temps d’une longue période à l’armée, durant laquelle il n'a pas manqué pas de pratiquer son activité favorite, et Pierre s’installait donc à Rupt en 1950, puis au Thillot, tout en conservant sa première boutique. Largement de quoi remplir ses journées et même au-delà ! Le cordonnier n’a en effet jamais pris de vacances. Tout au plus une journée de repos ici et là...
Bernard a même fabriqué des chaussures avec le cuir qu'il commandait aux crépins, ces marchands dont le nom provient de ces cordonniers de la Rome Antique installés à Soissons et qui fabriquaient gratuitement des chaussures pour les pauvres.
Une époque durant laquelle on consommait autrement. Si aujourd’hui, les chaussures sont bon marché, elles ne durent pas longtemps et la réparation de semelles usées n'est plus vraiment à l'ordre du jour.
La ruelle, baptisée passage de la cordonnerie sous le mandat de Raymond Grégoire, a désormais perdu une grande partie de son âme…