2019_03_09 Réunion Gilets Jaunes - le-thillot.com : l'actualité gratuite du Thillot et Environs - Archives 2019

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Gilets Jaunes : vivre dignement et dans le respect

La réunion proposée hier soir par l’association départementale des Gilets Jaunes a permis de mesurer une nouvelle fois le fossé entre le « petit Peuple » et les « élites », et proposer un autre modèle de société.
« Une utopie est une réalité en puissance » : cette célèbre maxime signée Edouard Herriot pourrait fort bien être le cri de ralliement des Gilets Jaunes. Devant une trentaine de personnes – chiffres particulièrement décevant au vu des enjeux du combat mené par les contestataires – Grégory Brice, président de l’Association des Gilets Jaunes des Vosges, son vice-président Michel Padox et sa secrétaire Patricia Fuhrer ont animé un débat qui, contrairement au Grand Débat National, se voulait totalement débridé.
Un débat auquel a participé avec conviction Christophe Naegelen qui est resté bien au-delà de la demi-heure qu’il s’était accordée dans un premier temps et qui était installé dans le public au côté de Michel Mourot qui a rapidement du s’éclipser pour répondre à une autre contrainte de son planning.
Le temps de présenter l’association de façon synthétique (pour en savoir plus, voir https://www.giletsjaunes88.fr ) et le débat pouvait s’engager. On était tout de suite « dans le dur » avec cette dame qui témoignait « J’ai 62 ans. J’ai travaillé 23 ans en usine et, depuis 19 ans aux ADMR. Ma retraite ne sera même pas de 600 Euros ! ». Grégory Brice rappelait que la première des revendications des Gilets Jaunes concernait l’augmentation du pouvoir d’achat, passant notamment par la revalorisation et l’indexation des petites retraites. Michel Padox enchainait : « Nous avons mis en place des commissions de travail sur des thématiques bien définies. Nous allons très rapidement en créer une qui aura à cogiter sur les retraites ».
De nombreux autres sujets se succédaient durant les trois heures qu’aura duré cette réunion. Plusieurs d’entre eux peuvent être rassemblé dans un seul grand chapitre : la réforme des institutions, prenant en considération une gestion calamiteuse de la vie démocratique, le détournement du rôle des parlementaires désormais aux ordres du président, une défiance envers de nombreux élus qui collectionnent les cas de corruption ou de détournements, un abandon – notamment auprès des jeunes – de l’intérêt pour la «chose publique, la possibilité pour un élu condamné de poursuivre une carrière politique ou en haute administration, les indemnités et retraites des anciens présidents… jusqu’à ce que Grégory Brice dénonçait comme une « arnaque » à propos du Grand Débat… « Il y a un sacré coup de balai à donner » lâchait le vice-président.
Une autre Europe !
Michel Padox enchainait : « Mais nous ne sommes pas là pour détruire, mais au contraire pour construire. Cela passera notamment par le RIC : Référendum d’Initiative Citoyenne. La tâche s’annonce rude et prendra du temps ». Dans la salle, une personne contestait : « On n’a pas le temps. L’Etat est en train de dilapider les ressources de la nation en les privatisant ! ».
Au cours des échanges, Christophe Naegelen est intervenu pour témoigner qu’à certains niveaux, il était en accord avec certaines revendications. A d’autres moments, il s’est élevé contre certaines paroles ayant tendance à généraliser des situations particulières ou encore dire fermement son opposition à un système électoral proportionnel : « Vous vous élevez contre les partis politiques. La proportionnelle c’est leur donner encore plus de pouvoir. Des élus non encartés comme moi, très peu nombreux dans l’hémicycle, ne pourront plus exister ».
Les hauts fonctionnaires, leur pouvoir sur les élus et leurs salaires mirobolants, les rémunérations indécentes de certains actionnaires - « Pas de problème qu’un patron qui mouille sa chemise pour faire tourner son entreprise soit bien payé ! » - étaient encore au menu des discussions, la répression et la désinformation-manipulation dont est victime le mouvement, tout comme cette Europe nécessaire, « Mais pas comme ça ! » ou encore la défense des services publics avec cette intervention de Philippe Spillebout qui a une nouvelle fois plaidé la cause de l’hôpital de Remiremont contre les fonctionnaires de l’ARS. Un passage par la nécessaire lutte contre l’évasion et la fraude fiscale évaluée entre 80 et 100 milliards d’Euros par an rien que pour la France et par la nécessité de prendre en compte une dimension écologique dans les grandes décisions « Ça ne sert à rien de gagner 200 Euros de plus par mois si la Terre est cramée ! » et c’est Patricia Fuhrer qui se chargeait de conclure en décrivant quelques-unes des actions concrètes menées par l’association qui compte à ce jour quelques 2500 adhérents. « Nous souhaitons notamment favoriser le commerce local et les achats en circuits courts. C’est à ce titre que nous avons écrit aux maires afin qu’ils acceptent le principe de mise à disposition d’emplacements gratuits aux producteurs locaux  dans les rues de leur commune».
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