2021_01_03 Cécile Valence et Berthe Munsch - le-thillot.com : l'actualité gratuite du Thillot et Environs

Une des grandes salles de la médiathèque porte aujourd’hui le nom de Cécile Valence. Une juste reconnaissance pour celle qui a choisi de braver le danger durant la seconde guerre mondiale, à laquelle Michel Mourot a tenu à rendre hommage en passant ce nom à la postérité.
Née dans la commune le 11 mars 1899, Cécile – Marie Cécile pour l’état civil -  est la fille de Jean-Baptiste Valence, qui exerçait ses talents de coiffeur dans la commune et de Marie Élise Chipot. Elle est la 3^ème enfant du couple qui a déjà vu la naissance de Suzanne Marguerite et Marie Paulette, et verra ensuite arriver Louis Alix.
En 1920, elle intègre les services de la mairie alors dirigée par Eugène Sarazin.

Un emploi de secrétaire qu’elle ne quittera qu’en 1945, peu de temps après la Libération pour unir sa destinée à celle de Henri Philippe, lui aussi résistant très engagé dans la commune du Ménil, qu’elle épouse le 22 novembre 1945.
Dès le début de la guerre, Cécile fait le choix de ne pas se soumettre.

Avec Marcel Parmentier, le secrétaire général de la mairie et pilier de la résistance locale, elle avait pour mission de relayer des informations essentielles, ces actes d’une énorme importance réunis sous l’expression « Résistance passive ».

Elle a notamment permis à de nombreux habitants, par les informations qu’elle avait fournies, d’échapper à une mort certaine à l’occasion de rafles organisées par l’ennemi. Ces informations, elle allait également les chercher auprès des blessés acheminés vers l’hospice avant de les transmettre à Marcel Parmentier. Cécile Valence s’est également illustrée en sauvant nombre de documents importants lors de l’incendie de la mairie le 16 juin 1944.
Autant d’actes de bravoure, pour lesquels elle a, à maintes reprises, risquée sa vie, qui ont justement été récompensés par la Croix de Guerre 39/45 avec Palmes.

Cécile Valence est décédée le  21 décembre 1981.

Cécile Valence partage le nom de la grande salle de la médiathèque avec Berthe Munsch, elle aussi une grande figure la Résistance.Née Specht en Alsace le 22/09/1899, Berthe Munsch, devient Thillotine en s'installant dans la commune avec son mari, alsacien également, pour ouvrir un garage juste avant la guerre. Elle décide de servir son pays après avoir connu l'occupation de l'Alsace dans son jeune âge lors de la guerre 14/18. Dès 1943 elle accepte d'être l'intermédiaire de l'Etat Major départemental des FFI du Commandant Matz. Pierre, son fils aîné a 20 ans, milita de suite dans les rangs des FFI. C'est à partir de ce moment que commença le calvaire de Berthe Munsch, Son fils fut arrêté par les Nazis alors qu'il conduisait une voiture dans laquelle se trouvait le Capitaine Prosper, autre figure de la résistance départementale. C'était le 06 juin 1944, jour du débarquement en Normandie. Dans l'heure qui suit, la maison et le garage sont cernés, A l'intérieur se trouvait le responsable de la zone Sud du 4ème Groupement. Celui ci pourra cependant s'enfuir en tirant sur  les assaillants depuis le toit de la maison. Mme Matz, épouse du Commandant Matz et Berthe Munsch sont arrêtées et déportées tout comme Pierre, La maison et le garage sont incendiés par les Nazis.Grâce aux gendarmes locaux, de précieux documents ont cependant pu être sauvé des flammes qui furent remis plus tard aux responsables FFI du département. Pierre ne rentra malheureusement pas des camps de concentration. Particulièrement affectée, Berthe Munsch cependant reprit sa place auprès de son mari qu'elle perdit en 1981. Elle fut également marquée par la disparition de son 2ème fils, tué dans un accident de voiture à l âge de 40 ans en 1971.

Pour ses brillantes et exceptionnelles actions dans la résistance, Berthe Munsch s'est vu remettre la Croix de Guerre 39/45, la médaille d'Officier de la Résistance et la Légion d'Honneur.
Elle est décédée le 27 Juillet 1983 à Nancy.