2021_03_30 Le Thillot La maison mémoire de Suzanne Laurent - le-thillot.com : l'actualité gratuite du Thillot et Environs

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LE THILLOT
La « maison-mémoire » de Suzanne Laurent
Sur la route du Ménil, au n°22 précisément, se dresse une maison aux formes plutôt inhabituelles et aux dimensions assez impressionnantes. Occupée par Suzanne Laurent, cette bâtisse porte en elle des détails qui permettent de relater son histoire. Une histoire appartenant au passé, mais témoin précieux d’une époque, d’un mode de vie.
« La construction de la maison a débuté en 1902 et s’est poursuivie jusqu’en 1903, à l’endroit où existait préalablement une carrière de sable » raconte Suzanne qui, à l’approche de ses 86 printemps, possède une mémoire étonnante « C’est l’entreprise Rossi qui était installée rue Jules Ferry au Thillot qui en a été chargée ». Une construction en trois parties que l’on devine parfaitement de l’extérieur, avec sa triple toiture : partie habitation côté route départementale, grange en partie médiane et étable côté montagne. « Elle a été voulue comme cela dès le départ par Del Laurent pour pratiquer son métier de marchand de bestiaux » se souvient Suzanne « Il a ensuite cédé son affaire à ses fils Joseph et Charles qui ont embauché un commis – Emile – pour les aider ». Et il faut dire que le travail ne manquait pas pour ces négociateurs de bétail qu’on appelait des maquignons « Il y en avait d’ailleurs plusieurs par ici, dont les « Paret » et les « Calotte » » poursuit-elle « Au début, comme il n’y avait pas de véhicule, les livraisons se faisaient à pied, régulièrement à des clients qui se trouvaient en Haute Saône qui nécessitaient de passer par le col des Croix. Cela prenait beaucoup de temps. Après la guerre, les livraisons ont pu être faites avec des véhicules ».  La mécanisation a également considérablement allégé le travail pour faire les foins.
Quatre générations se sont ainsi succédées à la tête de l’affaire de ceux : Xavier, Charles, Del et enfin André, dit « Dédé », époux de Suzanne, décédé en 1991.
Côté route, l'entrée de l'ancien bistrot
André avait assumé les fonctions de conseiller municipal de 1973 à 1981, ainsi que celles de président de la société de pêche locale. Son décès signera la fin de la patente accordée à l’exploitation du Prey, personne n’étant disponible pour une succession.
Aujourd’hui, l’ancienne exploitation porte encore des signes du passé. Si le perron côté route départementale donne sur une porte aujourd’hui condamnée, c’est bien par-là que passaient les clients du café aménagé au rez-de-chaussée. Les familles Laurent qui se sont succédées y avaient leurs appartements et deux autres logements mis en location permettaient de rentrer des loyers pour faire face aux charges.
Dans la partie intermédiaire, des anneaux sont encore été scellés au mur pour attacher les chevaux de ces visiteurs de l’époque, et des petites fenêtres ouvraient sur le fourrage en provenance du grenier à foin situé au-dessus. Dans le fond de cette  grange une petite pièce ajoutée à la construction initiale pendant la guerre, servait de fumoir et une poulie, dont la corde était reliée à un treuil fixé au mur, servait à soulever les carcasses du bétail afin de les dépecer
Enfin, les murs de la partie étable a conservé les traces de cette chaux que Suzanne se souvient avoir badigeonnée chaque année à des fins de désinfection et l’une des mangeoires où le fourrage était mis à disposition du bétail est encore bien en place. C’est à proximité de cette étable qu’était installée la chambre du commis.
Des lieux dans lesquels l’activité était tout aussi permanente qu’intense et qui ont laissé un souvenir indélébile dans la mémoire de Suzanne et qui ne manquera pas d’en rappeler à quelques « anciens ».
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