2021_04_17 Crédit Mutuel - le-thillot.com : l'actualité gratuite du Thillot et Environs

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HAUTE MOSELLE
Gros « patacaisse »  au Crédit Mutuel
Depuis octobre dernier, l’ensemble des membres des très statutaires Conseil d’Administration et Conseil de Surveillance de la caisse du Crédit Mutuel de Haute Moselle ont démissionné en bloc. Un acte lourd qui en dit long sur le « ras la casquette » qui était le leur après un combat qui dure quasiment depuis l’arrivée d’Emmanuelle Valentin à la direction, à la suite de Sébastien Leroy. « Nous avons été élus par les sociétaires qui nous ont confié un mandat qu’il ne nous est plus possible d’assumer » justifie Michel Galmiche, président démissionnaire du Comité de Surveillance. « Nous n’avons plus les moyens d’exercer nos responsabilités » renchérit Adrien Andréoli, administrateur lui aussi démissionnaire de la caisse et ancien président du conseil d’administration. André Henny, dernier président démissionnaire, malgré la réserve qu’il se fait un devoir d’observer ajoute : « C’est vrai qu’il y avait des désaccords. Nous avons tenté de résoudre le problème, mais nous n’avons pas été entendus. Je représente les sociétaires et j’ai une mission à accomplir envers eux. Dans les circonstances présentes, je ne me voyais pas devenir le président fossoyeur de la caisse de Haute Moselle pour laquelle les anciens présidents et élus ont tant mouillé leurs chemises ».
C’est donc avec une belle unanimité que les élus démissionnaires rejoignent l’analyse de Jean-Claude Chabot, simple sociétaire mais, qui après avoir lui-même été informé de la situation, a décidé de rendre cette affaire publique. Le lanceur d’alerte avoue avoir été surpris, contrarié même, et très rapidement après la prise de poste de la nouvelle directrice, par certains de ses comportements. Des feuillets contenant les nombreux échanges de mails sont posés devant lui témoignent de l’abondance de ce qu’il n’hésite pas à qualifier de « Dialogue de sourds, les réponses étant hors sujet, fausses, voire même mensongères ».
Un avis totalement partagé par les anciens élus de la caisse. « Elle n’a pas le profil du poste » plaide Adrien Andréoli. « Dès le départ, on a senti que cela ne collerait pas » ajoute Michel Mourot. « J’ai à de multiples reprises consulté mes collègues pour voir s’ils avaient le même ressenti que moi, à savoir : il faut changer la personne qui est à la direction. Les autres membres faisaient le même constat » témoigne Michel Galmiche.
Cette démission collective est arrivée en guise de conclusion inéluctable après avoir tenté, à de multiples reprises, de trouver des solutions, que ce soit au plan local ou régional. André Henny a pleinement joué son rôle de président du conseil d’administration en alertant le siège régional. « Michel Mourot et moi, conscients de l’importance de l’enjeu pour la caisse, nous nous sommes invités à une rencontre avec la directrice régionale et directeur des relations humaines à Epinal le 25 septembre » confie Adrien Andréoli
« Une  rencontre à laquelle seuls étaient conviés André Henny, Michel Galmiche président du conseil de surveillance et la directrice de la caisse" poursuit l'ancien administrateur "Mon sentiment est qu’ils ont cherché à « sauver le soldat Emmanuelle Valentin » et qu’ils ne nous ont donc pas entendus. Après nous avoir écouté et répondu par une fin de non-recevoir, il nous a fallu quitter la réunion ».
Constat pleinement partagé par Michel Mourot « Le Crédit Mutuel est devenu au plan local, la banque à qui on ne peut plus parler ! », lâche-t-il pour parodier le message publicitaire de la banque au plan national.
Ce silence assourdissant des instances régionales a donc fini par décider les onze élus du Conseil d’Administration et du Conseil de Surveillance à écrire en octobre dernier au siège régional pour lui faire part de leur démission.
Les ex-élus gardent bien évidemment un œil attentif sur la vie de la caisse de Haute Moselle pour laquelle ils ont donné durant des années pour contribuer à en faire un fleuron. « La caisse du Thillot a toujours été performante, avec du personnel hyper efficace et des élus pleinement impliqués » confie Michel Mourot « Est arrivée la nouvelle directrice qui n’a pas la pointure pour diriger la caisse de Haute Moselle et qui a de plus  mis en œuvre un management du personnel qui pose problème ».
Un personnel dont Adrien Andréoli tient également à saluer la compétence et l’implication : « Malgré cela, la caisse, qui compte la bagatelle de quelques 3800 sociétaires, a perdu quelques gros clients » regrette-t-il « Cette situation me fait mal… ». Michel Galmiche est lui aussi très touché par cet état de faits « Durant ces 6 mois, il y a eu des moments de colère qui ont été jusqu’à me détraquer la santé » confie-t-il « On est des bénévoles. À un moment, ça suffit… ».
L’ancien président du Comité de Surveillance reste lui aussi attentif à la vie de la caisse et pointe du doigt l’invitation récemment envoyée pour l’assemblée générale qui se tiendra en visioconférence le 22 avril prochain.
« L’ordre du jour ne précise à aucun moment un point concernant les élections au conseil d’administration et au conseil de surveillance ! » s’étonne-t-il en relevant de plus l’arrivée de ce qu’il appelle un « OVNI », sans en contester la légitimité, en la personne de Jacques Simon, en qualité de « représentant de la caisse ».
Un regard totalement partagé par Jean-Claude Chabot qui s’en remet à la lecture des statuts « J’ai saisi l’UFC Que Choisir à propos de ce manquement grave au respect des statuts et je prépare des courriers à divers organismes officiels pour les alerter ce non-respect des statuts et des sociétaires ». (Cliquez pour voir les statuts)
Que disent Mme Valentin et Mr Simon ?
Contactée afin de lui poser quelques questions, Emmanuelle Valentin a répondu « Nous sommes au regret de vous informer que tenu par un devoir de réserve et de discrétion nous ne pouvons répondre à votre demande ».
Quelques heures plus tard est arrivé un mail de Jacques Simon dans lequel il précise : « Actuellement chargé par le Fédération du Crédit Mutuel Centre Est Europe d’assurer l’administration et le bon fonctionnement de la caisse du THILLOT, j’ai été Informé de votre demande par Madame VALENTIN qui elle-même est tenue à un devoir de réserve. A cet endroit, permettez-moi de vous apporter quelques informations inhérentes à votre demande. Les deux conseils ont bien démissionné fin 2020. Cette information doit bien normalement être diffusée par mes soins à l’ensemble des clients sociétaires lors de l’AGO le 22/04/2021. Suivant votre remarque, les élections ne sont pas portées à l’ordre du jour mais le seront à une prochaine AG dès que les conditions en seront réunies ».
Pour Jean-Claude Chabot, qui a épluché les statuts et le règlement général de fonctionnement  des caisses, « La position de Mr Simon et de Mme Valentin s’est pas conforme à ces documents officiels, qui prévoient – entre autres – la convocation d’une assemblée générale SANS DELAIS si le nombre de membres des Conseils tombe en dessous du minimum prévu aux articles 16 et 18 des statuts, soit 3 au conseil de surveillance et 3 au conseil d’administration ».
Quel avenir pour la caisse de Haute Moselle ?
L’examen de la situation, notamment cet ordre du jour de l’assemblée générale du 22 avril qui ne prévoit pas d’élire de nouveaux membres au Conseil d’Administration et au Conseil de Surveillance et n’a d’ailleurs pas non plus lancé d’appel à candidatures, en association avec l’assemblée générale extraordinaire qui aura à se prononcer sur une modification de statuts, laisse planer un sérieux doute sur l’avenir de la caisse de Haute Moselle.  « Et si elle devait perdre son statut pour devenir une « sous-caisse » rattachée à celle de Remiremont ou de la Bresse ? » s’interrogent les anciens élus.  Une hypothèse qu’ils jugent  « Tout à fait plausible » tout en dénonçant ce qui serait alors une « Destruction du travail accompli durant 50 ans, avec pour effet de couper le territoire du centre de décision et par voie de conséquence une perte d’autonomie dommageable pour la gestion des dossiers économiques locaux ». Une crainte qui parait donc fondée, même s’il ne s’agit pour l’instant que d’une hypothèse. En tout état de cause, seule la mobilisation des sociétaires pourrait s’opposer à une telle démarche que pourrait engager le président par intérim qui, en l’absence d’élection de nouveaux sociétaires dans les deux instances, garderait ainsi la main sur l’agence et son avenir. Jean-Claude Chabot invite les sociétaires à poser très rapidement leurs éventuelles questions à l'adresse mail  06350@creditmutuel.fr afin de participer activement à la vie de leur caisse.
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