HAUTE MOSELLE
Elections départementales : Catherine Louis et Dominique Peduzzi à la rencontre de la population
Elections départementales : Catherine Louis et Dominique Peduzzi à la rencontre de la population
Les élections départementales se rapprochent, tout comme les Régionales puisque les électeurs sont appelés aux urnes ce dimanche et le suivant.
Si les listes de candidats à la Région sont assez nombreuses pour représenter la plupart des sensibilités politiques, celles qui se présentent au Département le sont nettement moins, puisque seules deux listes tenteront de séduire les électeurs : le duo Catherine Louis et Dominique Peduzzi et leurs remplaçants Isabelle Canonaco et Thierry Rigollet d’un côté et, de l’autre la paire Laurent Moons et Marie-Christine Panot, estampillés Rassemblement National. Deux « célèbres inconnus » qui ont probablement souhaité rester dans l’ombre puisqu’aucune réunion publique n’a permis de les rencontrer et pouvoir échanger avec eux, contrairement au duo sortant qui a battu la campagne pour aller à la rencontre des électeurs, présenter son projet et répondre aux questions.
Dans leur tournée des communes du canton, les élus départementaux étaient hier soir au Thillot, avant de conclure ce soir au Ménil. Une rencontre à laquelle Isabelle Canonaco, identifiée cas contact covid, a participé en visioconférence. « On a commencé à 4, on finira à 4 ! » s’exclamait Dominique Peduzzi qui, avant le lancement de la réunion, confiait « Pour l’instant, au cours de ces réunions publiques, nous avons rencontré une centaine de personnes ».
Le temps pour Michel Mourot d’un petit mot de bienvenue lui permettant de rappeler les bonnes relations entre les élus sortant et la commune, et le quatuor, diaporama à l’appui, entrait dans le vif de la soirée : bilan, présentation, projets. Autant de points permettant d’aborder ses sujets essentiels, dont certains, considérés comme hors compétences du Département par cette fameuse et décriée loi NOTRe, font pourtant l’objet d’actions volontaristes du Département.
La fin de la présentation ouvrait la porte à un moment d’échanges et de questions. Le maire du Thillot évoquait l’entretien contesté de la RD486, le statut de route cantonale pour la rue de la Haute Mouline, la coordination de la gestion de la RN66 entre l’Etat et la Communauté Européenne d’Alsace dont dépend désormais la route au-delà du col de Bussang et la mise en œuvre des portiques poids lourds « Qui risquent de générer une augmentation du trafic poids lourds sur la RN66 si rien n’est fait ». Un dossier qui est d’ores et déjà dans les mains du préfet, répondait Dominique Peduzzi qui, après avoir pris le temps, en réponse à des questions, de réaffirmer le choix de privilégier les circuits courts de qualité pour approvisionner les cantines des collèges et la place centrale indispensable de l’hôpital de Remiremont dans le système de soins du territoire, concluait en appelant à la mobilisation des électeurs ce dimanche.
De nombreuses « casseroles »
Rappelons par ailleurs que Marine Le Pen elle-même est soupçonnée de pratiques qu’elle dénonce. « L’hôpital qui se fout de l’infirmerie » dit le diction, qui concerne notamment ces quelques 5 millions d’Euros estimés au préjudice du Parlement Européen dans l’affaire des assistants parlementaires européens, à laquelle s’ajoute cette accusation d’avoir volontairement sous-estimé la valeur de ses biens immobiliers, notamment le fameux manoir familial dans un lieu pourtant nommé « Montretout » à St Cloud. Sans compter cette accusation de système illégal de financement de ses comptes de campagne depuis 2011 ou encore sur cette affaire de collaborateurs du conseil régional du Nord-Pas-de-Calais, qui auraient été rémunérés par des fonds publics en 2012 alors qu’ils travaillaient pour la campagne présidentielle de Marine Le Pen. Les « casseroles » sont donc nombreuses pour un parti et sa chef de file qui a la prétention de faire la leçon aux autres et qui surfe lamentablement sur une vague anxiogène nauséabonde.
Allez, pour conclure quand même sur une bonne note, précisons quand même que le tract des candidats du RN évoque un rétablissement des 90km/h sur les routes « Peu vraisemblable sur le col des Croix et aux Fenesses » commentait Dominique Peduzzi.
RN : et la solidarité ?
Drôle de choix donc, pour les candidats du RN qui, absents du débat public, se contentent de reprendre dans leur profession de foi les thèmes rances du parti de Marine Le Pen avec, en haut de l’affiche ce rejet largement exprimé pour les migrants. Un discours de haine qui questionne : comment peut-on construire un avenir pour nos enfants sur un tel programme du rejet de l’autre, jetant aux oubliettes cette valeur essentielle qu’est la solidarité, notamment envers ces populations meurtries à travers le monde, dont la France est en partie responsable puisqu’elle y vend des armes, favorisant des conflits que fuient ces peuples…
Pour le moins étonnant est également cet objectif de lutter contre la fraude sociale. Un combat pertinent bien sûr, mais qui passe aux oubliettes d’autres fraudes, autrement plus importantes. Les chiffres concordants de plusieurs organismes mettent en avant que les véritables fraudeurs ne sont pas ceux que désignent le RN, mais ceux qui fuient l’impôt, et ce dans des proportions gigantesques (voir https://www.aide-sociale.fr/infographie-fraude-sociale-particulier-entreprise ). Des pratiques qui privent l’Etat de ressources immenses qui permettraient de financer de nombreux services publics dont certains sont aujourd’hui à l’agonie faute de crédits.