2021_09_18 Journées du Patrimoine une mise en bouche parfaite - le-thillot.com : l'actualité gratuite du Thillot et Environs

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Journées du Patrimoine : une mise en bouche parfaite
En guise d’introduction aux journées du Patrimoine, dont Sébastien George rappelait la richesse en début de séance, Francis Pierre a développé les deux grandes nouveautés concernant le site minier local « Tous les ans on découvre quelque chose, des pièces d’un puzzle qui permet de  comprendre davantage cette période d’exploitation des mines » confiait-il avant de se lancer dans une démonstration aussi limpide que logique concernant le premier sujet de la soirée : « Et si les mineurs avaient fait parler la poudre en 1616 ? ». Tout commence par la découverte d’une double ligne de comptabilité de l’année 1616 précisant sur la première quelques 14200 pointes et environ 600 pointes (encore !) sur la seconde. Le chercheur ne manquait pas de se poser la question : « Ces 600 pointes ne seraient-elles pas ce que les mineurs appelleront par la suite les fleurets permettant de creuser la roche avant d’y enfouir la poudre noire pour faire exploser la paroi ? Sauf qu’il n’y aucune trace d’achat de poudre noire cette année-là… Le scientifique ne se laisse pas démonter : « Depuis les échauffourées entre mineurs du Thillot et leurs collègues de Château-Lambert dépendants du royaume d’Espagne, on sait que le site a perçu des arquebuses et donc la poudre qui va avec ». Pour  le directeur des fouilles, l’émergence de la technique est le fait de l’association entre un petit malin souhaitant aller plus loin dans ses expériences pour faire exploser la roche et un forgeron qui a mis au point ce nouvel outil qui apparait encore en 1616 sous le nom de pointe. Des galeries portent les traces de ces tâtonnements dans la recherche d’une méthode fiable et efficace.
50 tonnes de pierres dégagées
En seconde partie, Francis Pierre s’attaquait à la découverte d’une maison de « houtmann » un chef minier. « Nous avions repéré sur le haut du site un tas de pierre qui était un socle permettant de renvoyer le mouvement de la roue hydraulique vers le puits pour y pomper l’eau » expliquait-il «  Ce statif présentait cependant un environnement immédiat assez peu commun ». La curiosité l’emportant, l’équipe se met à dégager des pierres et encore des pierres : au total quelques 50 tonnes qui cachaient les restes d’une habitation. Dans laquelle ont été retrouvés des objets en bronze ou de la vaisselle en terre cuite décorée, que Dominique Heckenbenner « la gratteuse principale » a présenté dans le détail. Les indices s’accumulant, l’archéologue parvenait à la conclusion que cette maison était celle d’un personnage au statut social élevé dans la hiérarchie du site. Au cours de l’exploitation ce personnage voyait sa maison abandonnée pour être reconstruite plus bas, du côté de l’endroit où se trouvait la grande roue hydraulique de 10 mètres de diamètre, pièce maîtresse du système permettant de pomper l’eau dans les galeries du site sur lequel le scientifique estime qu’une cinquantaine de mineurs étaient à l’œuvre qui, avec les corps de métiers associés : forgeron, menuisier, charpentier, charbonnier, bûcheron et leurs familles devaient représenter environ un millier de personnes sur toute la haute vallée.
Suite des journées du patrimoine
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