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SANTÉ
ADEMAT-H : le combat continue !

(4 photos)
« Cette assemblée générale n’est pas la dernière car nous avons encore beaucoup de combats à mener ! » : dès son petit mot d’introduction, Jean Pierrel plantait le décor. Un décor qui s’assombrit d’année en année. Car si le système de santé français était considéré il y a quelques années encore comme l’un des meilleurs, il subit depuis une quinzaine d’années les coups de boutoir des gouvernements successifs. Quelques chiffres sont significatifs : 95 hôpitaux publics fermés sur la période 2013 – 2017, 68 172 lits fermés en 15 ans, de 2003 à 2018. Si quelques gestionnaires de haut-rang se sont penchés avec pertinence sur l’adaptation nécessaire du système de santé en relation avec l’évolution de la pyramide des âges et autres migrations des populations de la campagne vers les villes, cette démarche a rapidement tourné au jeu de massacre, des technocrates y voyant le moyen de faire des économies sur le dos des malades pour abonder les caisses de l’Etat incapable (ou n’ayant pas envie ?) d’aller chercher l’argent dans la poche des fraudeurs qui pratiquent l’évasion fiscale à grande échelle. C’est ainsi que de nombreux services publics, dont celui de la santé, ont perdu leur âme en intégrant des critères de rentabilité. Et peu importe les conséquences qui peuvent s’avérer dramatiques. Le Dr Jean Tisserand ne s’est pas fait prier pour détailler la surmortalité importante dans les Vosges en lien avec l’absence de coronarographie « Il faut pour ce type d’examen aller à Nancy » expliquait-il « Alors que l’on sait que les chances sont réduites si la prise en charge n’intervient pas dans un délai de 60 à 90 mn ! ». Que vaut la vie des Vosgiens, dont ceux de l’Est du département qui sont les plus éloignés de Nancy ?
De nombreuses décisions, marquées d’autoritarisme et de ce libéralisme plaçant au sommet le culte du profit, visent à déshabiller le public afin de favoriser le privé. A cela s’ajoute l’incapacité des gouvernements successifs à prendre en compte les déserts médicaux. Suite à l’intervention de Philippe Spillebout détaillant la situation compliquée de la Maison de Santé de St Maurice sur Moselle (voir autre publication de ce jour), Jean-Charles Vauthier, président du CPTS (Communauté Professionnelle Territoriale de Santé) précisait « Ça ne peut pas marcher » à ceux qui envisageraient l’intervention des autorités dans le choix géographique d’ouverture de cabinets.
Projet de Santé et Contrat Local de Santé
Claude Grivel évoquait « Les limites d’un système totalement libéral » avant de plaider « Nous devons travailler ensemble pour trouver les bonnes solutions ». L’administrateur de l’ADEMAT-H plaidait encore « Nous devons travailler ensemble pour trouver les bonnes solutions ».
Tour à tour, les intervenants ont pris possession du micro afin de détailler les situations sous grande tension à tous les échelons : le Dr Didier Henry pour les urgences, Jean Pierrel pour la radiologie et les besoins en ophtalmologie et en dermatologie, Philippe Cloché pour l’urologie… sans compter les témoignages situés du côté de Bruyères et de Lure.
Dans ce contexte très compliqué, l’Etat a donc imposé les CPTS que certains qualifient sans hésiter d’usine à gaz.
Jean-Charles Vauthier, président de l’association sur le secteur ne contredisait pas, mais enchainait en y voyant des aspects très positifs. « Nous sommes actuellement une centaine d’adhérents sur les 300 personnels médicaux du secteur » confiait-il « Nous nous rencontrons alors que nous ne nous connaissions pas préalablement et menons une réflexion riche qui doit déboucher sur un projet de santé à l’été 2022 ».
Une démarche qui est à rapprocher de celle initiée par l’ADEMAT-H qui, en relation avec le PETR (Pays de Remiremont), travaille sur un Contrat Local de Santé s’appuyant notamment sur les 2340 réponses au questionnaire et une concertation profonde avec tous les acteurs.
Là encore, l’objectif est de finaliser le document pour cet été afin de pouvoir l’officialiser via une contractualisation permettant de garantir des moyens, notamment financiers.
Un projet que d’aucun souhaite s’affranchir des limites administratives géographiques afin d’y intégrer le Nord de la Haute-Saône, zone directement concernée par l’avenir du Centre Hospitalier de Remiremont.
Restait à valider les orientations 2022 en plein accord avec l’exposé des situations et le président Pierrel clôturait la réunion « A bientôt, car de nouvelles mobilisations vont être nécessaires ! ».
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