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LE THILLOT
Harpoe : plongée dans l’univers fantasmagorique de Poe

(10 photos)
Un mètre quatre-vingt de haut, une quarantaine de kilos, quarante-sept cordes, sept pédales : la harpe que Claire Iselin a baptisée « Enzo », en hommage à ce personnage attachant et qu’elle adoré, interprété par Jean Reno dans le film « Le Grand Bleu », est tout bonnement impressionnante de stature et de technicité, tout autant que de beauté. Installée au centre de la scène à l’occasion du spectacle présenté vendredi en soirée à la médiathèque, l’instrument s’est pourtant souvent effacé pour laisser la part belle aux textes d’Allan Edgard Poe. Superbement portés par Maryse Courbet et Yves Borrini de la Compagnie toulonaise « Le Bruit des Hommes », ces récitatifs ont permis au nombreux public d’aller à la rencontre de l’auteur, pétri d’un immense talent imprégné de cette folie propre à laisser déborder un imaginaire totalement débridé. Des textes où la mort rôde souvent sous de multiples formes, accompagnée de ce rouge sang, où le sublime le dispute à l’horreur, où la beauté se conjugue avec l’horreur … Des poèmes fantastiques, souvent pesants, quelques fois « gores » qui ont d’ailleurs inspirés des maîtres du cinéma comme Alfred Hitchcock ou Tim Burton. Des textes que le maître écrivain américain couchait sur le papier en étant obnubilé par la musicalité de ses écrits. Des sonorités qui ont bien évidemment été une préoccupation majeure dans la préparation de ce spectacle par l’adaptation d’œuvres afin d’offrir à la harpe l’opportunité d’étaler son immense palette de sonorités pour accompagner au plus près ces extraits de l’œuvre littéraire.
La harpe, hors des sentiers battus...
Etonnantes, incongrues, quelques fois dissonantes, le public a pu entendre des sonorités inhabituelles et découvrir un instrument capable de sons très éloignés de ceux, cristallins et célestes, que l’on associe la plupart du temps à  la harpe.
Et même s’ils ont quelques fois rempli la salle, ils n’ont pas été aussi présents que certains spectateurs l’auraient souhaité, suscitant chez certains un léger sentiment de frustration…
Et pourtant ! La dernière pièce interprétée « La ballade fantastique » composée par Henriette Renié était, de l’avis de la harpiste « Une des plus dure du répertoire ! ». Claire Iselin assumait, militante : « Les média font la part belle au piano, et la harpe est délaissée. Je veux la faire découvrir sous toutes ses facettes ».
Au terme du spectacle, les artistes n’ont pas hésité à venir à la rencontre du public pour échanger librement. La musicienne alsacienne ne rechignait pas à inviter certains sur scène pour tester son instrument sous le regard tranquille de « Buck », le cocker resté peinard aux côtés de sa maîtresse durant le spectacle, se contentant quelques caresses durant le spectacle…
Avant de remballer l’instrument, à la demande d’un spectateur, la harpiste a improvisé quelques phrases du célèbre thème central de l'hymne à la Moldau de Bedrich Smetana. Court mais superbe !
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