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LE THILLOT
PLU : un exercice pour funambules
Invitée à une première réunion publique, la population de la cité ne s’est pas mobilisée en masse... Une trentaine de chaises seulement étaient occupées ce dernier jeudi en soirée dans la grande salle de spectacle de la médiathèque. Pourtant, l’enjeu de la démarche est d’importance, puisqu’il s’agit ni plus ni moins de redonner à la commune l’initiative de la gestion de ses espaces, du moins ce qu’il en restera après que le dossier soit passé par tous les bureaux des différents services de l’Etat.
En guise d’introduction, Michel Mourot rappelait ce qu’il considérait comme  « Une bataille de longue haleine » qui a débuté le 16 février 2004, alors qu’il s’agissait de réviser le Plan d’Occupation des Sols (POS). Ce document, devenu PLU (Plan Local d’Urbanisme) devait alors intégrer un PADD (Plan d’Aménagement et de Développement Durables). Une dimension verte absente du PLU présenté alors et qui a motivé le rejet des services de l’Etat en date du 31 décembre 2015, rendant le document non applicable et plaçant la commune sous le régime du RNU (Règlement National d’Urbanisme). Pour faire simple, cela signifie que le préfet a la main mise sur toutes les demandes concernant l’urbanisme, y compris bien évidement, les permis de construire. « Pourtant, depuis 2014, plusieurs projets structurants : nouveau Colruyt, Pôle Petite Enfance, caserne des pompiers ont été validés dans le cadre d’un PLU dont l’administration ne s’était pas rendu compte qu’il était caduc ! » s’étonnait le premier magistrat « Elle s’en est rendu compte en 2017 et, le 7 septembre 2017, on s’est pris en pleine figure ce passage sous contrôle des services de l’Etat ». La commune prenait alors rapidement la décision de relancer les démarches pour élaborer un PLU qui débutent en janvier 2019, après un premier appel d’offre infructueux début 2018. « Le COVID a considérablement ralenti le rythme des réunions et donc l’avancement du dossier » témoignait encore le maire « Nous avons donc dû intégrer de nouvelles contraintes réglementaires et avoir une vision aussi précise que possible de l’urbanisme pour les dix années à venir ». Michel Mourot s’interrogeait « Qui peut prédire ce qui se passera dans dix ans ? Je ne suis pas devin… », avant de céder la parole à Caroline Todesco, du cabinet Eolis, impliqué dans les dossiers de Ramonchamp et Fresse et qui planche actuellement sur celui du Ménil. Limpide dans ses explications, professionnelle dans les détails, l’intervenante a tout d’abord rappelé la procédure d’élaboration d’un PLU : « Un document d’urbanisme réglementaire qui fixe les règles pour organiser et maîtriser l’utilisation et l’occupation des sols de chaque terrain au sein du territoire communal ».
Autre réunion publique à venir
Elle précisait en outre « Il doit être l’expression du projet global et durable attendu  par les élus pour les 10 – 15 années à venir. Il se doit d’être concerté et co-construit avec différents acteurs : la commune bien sûr, les habitants et acteurs locaux, les services de l’Etat et un prestataire privé jouant le rôle de conseil, d’animation et de médiation ».
Dans le détail, c’est contrainte à tous les étages, l’Etat se taillant la part du lion au travers des lois qui fleurissent d’année en année : 2000 Loi SRU, 2010 Loi Grenelle 2, 2014 loi ALUR, 2016 décret de modernisation du PLU, 2021 loi climat et résilience. Autant de réglementations qu’il faut bien évidemment intégrer dans toutes les dimensions du PADD : urbanisme et habitat, paysage espaces naturels et forestiers, agriculture, trame verte trame bleue, mobilité, réseaux et communications numériques, économie, tourisme et loisirs. Y’du boulot !
Suite aux réflexions globales, une orientation principale a été définie : « Contribuer à tirer avantage de la situation historique de carrefour qui confère au Thillot un rôle de centralité au sein de la haute vallée de la Moselle », qui a été déclinée en sous orientations concernant la RN66 axe source d’inquiétude, des paysages à préserver et valoriser, la relance de la dynamique démographique, la maîtrise du développement urbain, la poursuite de la politique de requalification urbaine et conforter la dynamique économique. « Le tout devant entrer dans une logique de rejet de surconsommation des espaces, de l’énergie, des réseaux… » précisait la représentante du bureau d’étude qui insistait en outre : « La somme d’intérêts particuliers n’est pas l’intérêt général ».
Le zonage est en cours d’élaboration qui permettra de définir les différentes affectations des terrains sur la commune tout en préservant un équilibre apte à faire peur au plus aguerri des funambules…
Car aux contraintes actuelles, intégrant les demandes de particuliers, s’ajouteront celles qui se dessinent concernant le transfert de la compétence aux Comcom ou encore la création de zones de compétence encore plus vastes, source d’inquiétudes que Michel Mourot ne s’est pas privé d’exprimer avant de se déclarer « Prêt à défendre le beefsteak ! ».
En attendant, il reste du « taf » pour au moins une année. Une autre réunion publique sera programmée afin de détailler les avancées de ce futur PLU. A suivre…
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