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Pascal et Elisa : le mouton selon la ferme du Kerpont
(3 photos)
Pascal et Elisa : le mouton selon la ferme du Kerpont
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« Au départ, j’étais cuisinier, mais dans l’événementiel » se marre Pascal Tholmer le « boss » de la ferme du Kerpont en évoquant le grand virage de sa vie professionnelle, « J’ai bossé pour les Jeux Olympiques à La Plagne, Charles Aznavour ou encore le Prince Rainier de Monaco ! ».
En ayant un peu marre de se déplacer, il décide en 1995 d’acquérir une maison disposant de trois hectares de terrain dans la commune.
Pour l’entretenir, ce Mosellan d’origine achète trois moutons. « C’est le début de la passion » confie-t-il « De trois, je suis passé à cent, puis à trois cents ».
En 2018, il s’installe officiellement comme exploitant agricole et donne à la ferme qu’il a créée de A à Z le nom de ferme du Kerpont. « Je suis un fan absolu de la Bretagne » explique-t-il « Kerpont est le nom d’un chenal à forts remous coulant du côté de l’ile de Bréhat dans les Côte d’Armor ».
Sur place, il met à profit ses talents de cuisinier pour transformer la viande produite par son cheptel. « De race Hampshire » précise-t-il « Une espèce très sympa et zen parfaitement adaptée à la montagne et qui participe superbement à son entretien puisqu’elle mange aussi bien le genêt que la renouée du Japon. Seule la fougère ne fait pas partie de son menu ».
Pascal a rapidement été séduit par des ovins au museau noir. Mettant à profit ses deux femelles d’origine, il a ainsi multiplié son troupeau en s’appuyant spécifiquement sur des femelles nées à la ferme.
« Je vais tous les deux ans du côté de Clermont-Ferrand pour
acheter aux enchères un mâle de haute provenance ».
Aujourd’hui, la ferme bénéficie d’une belle réputation. Mais il a fallu
s’affranchir de nombreux obstacles dont celui que Pascal relève en premier
« N’étant pas agriculteur d’origine, je me suis rendu compte que le monde
agricole était resté bien fermé » déplore-t-il à mi-chemin entre la
déception et la colère « L’Association des Producteurs de la Vallée de la
Haute Moselle permet aujourd’hui des échanges riches avec des personnes
ouvertes. C’est important pour modifier les pratiques et la mentalité d’un
monde agricole qui doit faire face à des enjeux considérables ».
Depuis un an, Pascal partage le « job » avec Elisa, qu’il a reçue
comme stagiaire au terme de sa formation ovine. « A terme, officiellement
le 1er janvier 2024, c’est elle qui reprendra l’exploitation ».
En attendant, le duo met en œuvre des pratiques permettant à l’exploitation
d’aller de l’avant, comme de nouvelles formes de transformations comme ces
saucisses très appréciées lors des Nocturnes des Producteurs qui garnissent une
partie des plateaux repas après être passées sur le barbecue. Constatant
également les pertes énormes liées aux anciennes façons de travailler, Pascal
et Elisa ont créé « Papy Mouton », permettant la production et la
commercialisation des peaux d’agneaux. Une valorisation pleine de douceur que
le duo propose également sous forme de toises qui n’hésitent pas à se montrer,
aux Nocturnes des Producteurs, parfaitement mises en valeur à proximité de la
« Deudeuche » mascotte de l’exploitation.