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Le combat continue !

 
Il est de ces histoires qui ne peuvent laisser indifférent. Ce « remake » de David contre Goliath, version Marie-Antoinette Mourot contre la Banque Postale, fait partie de ces combats semblant perdus d’avance. Et pourtant, l’obstination, bien soutenue par un superbe élan de solidarité, donne à ce combat une saveur particulière.

 
Il est 18h27 ce lundi 20 février : le téléphone de Marie-Antoinette Mourot sonne. Au bout du fil, le directeur régional de la Banque Postale reconnait sans ambiguïté les erreurs commises et promet que le document tant souhaité depuis 2 ans lui sera remis pour 20h au plus tard par Benoit Chevrier, directeur territorial. « Jusqu’au dernier moment, j’ai hésité entre la joie d’avoir enfin cette attestation et le doute : depuis  le moment où je me suis installée, vendredi soir, on a cherché à de multiples reprises de me mener en bateau, à m’intimider, de me faire des promesses non tenues, de me proposer des rendez-vous qui n’ont pas eu lieu… » raconte-t-elle. L’espoir n’aura cependant été que de courte durée.
Les promesses d’un bon repas et d’un lit douillet se sont évanouies au moment où l’émissaire de la Banque Postale a transmis de façon quelque peu cavalière un document intégrant une nouvelle erreur, et donc totalement inexploitable, sous le regard incrédule de personnes qui, il y a quelques jours encore étaient des inconnus et qui sont devenues des amis. «Sans eux, je n’aurais pas réussi à tenir » lâche-t-elle émue « Je suis heureusement très entourée et soutenue dans ce combat qui continue ».  Des amis qui ont assisté aux discussions entre Marie-Antoinette et des gendarmes dans leur tentative de persuader la Niçoise de mettre un terme à sa grève de la faim. Des amis qui, soucieux de la santé de leur nouvelle amie, l’ont installée de façon moins spartiate sur un lit de camp et sous une tente. Le combat continue…

Pour Marie-Antoinette, l’histoire a débuté en 2015. Cette aide-soignante née à Cornimont il y a 54 ans et résidant à Nice décide de placer 360 Euros dans une société : « Get Easy ». Il s’agit d’une entité basée au Portugal qui organise régulièrement des réunions d’information très persuasives afin que le public investisse dans des affaires « permettant de gagner beaucoup d ‘argent en retour », sans oublier d’en parler aux amis afin de garantir un effet boule neige. La supercherie est finalement démasquée et les quelques 66 800 Euros collectés par Marie Antoinette et ses proches sont finalement, après menaces de poursuite en justice, remboursés par la société sous forme d’un chèque unique qui est remis à la « tête de pont », charge à elle de redistribuer les sommes à chacun. Mais Marie Antoinette se retrouve rapidement accusée d’escroquerie « Pour utilisation frauduleuse » de ce chèque. Ses comptes bancaires sont bloqués. Pire : elle est redevable des 66 800 Euros. Malgré ses nombreuses démarches, elle vit depuis un véritable calvaire. « Mes comptes sont restés bloqués du 11 mai 2015 au 23 octobre 2015 » précise-t-elle en sortant moult documents de son épais dossier « Pour poursuivre mes actions en justice, j’ai impérativement besoin d’un document de ma banque précisant ce blocage afin de démontrer que l’avocate de la banque a menti lors de sa plaidoirie en affirmant que mes comptes n’avaient jamais été bloqués ».
Fin de la grève !

Après  4 jours de grève totale de la faim, passés pour une grosse partie sous la pluie et par une température plus que frisquette, Marie-Antoinette a levé le camp ce mardi vers 17h30, le document qu’elle attend depuis 2 ans en main. Il aura fallu l’intervention efficace de Marie Claude Dubois en relation avec Michel Mourot pour signer l’épilogue heureux de cet épisode. Après avoir été en contact avec la direction régionale de la Poste, les élus se sont vu remettre le document par un représentant de cette Direction Régionale qui a fait le déplacement de Nancy.
Sur les coups de 17h30, Marie-Antoinette en prenait possession et, après l’avoir scrupuleusement lu et relu, et malgré qu'il soit encore imparfait, prenait la décision de mettre un terme à son action pour trouver refuge et réconfort dans sa famille où elle va pouvoir passer une nuit au chaud et prendre un bon repas.  A 18h00, c’est à Eric Colle, adjoint au maire, que revenait la charge de déménager et nettoyer l’endroit. Le matériel évacué sera disponible à partir de demain (mercredi) aux services techniques. A 18h10, il n’y avait plus aucune trace de ce funeste épisode. « C’est un grand soulagement. Il est difficile pour un être humain normalement constitué de voir une personne se mettre en danger de la sorte » confiait Marie-Claude Dubois qui, par sa présence multiple – elle a passé une bonne partie de la nuit de vendredi à samedi à dialoguer avec la gréviste – a réussi à établir un climat de confiance propice à un dialogue constructif et ce dénouement heureux. De son côté, Marie-Antoinette, chouchoutée par sa soeur Christiane, va passer une examen médical dès demain. "Je ne l'ai pas avoué pendant ma grève de la faim" confie-t-elle "Mais je suis très mal depuis mon évacuation. Je n'en ai pas parlé de peur d'être dans l'obligation de me rendre à l'hopital". Et de renchérir : "Je veux dire encore une fois un grand merci à tous mes anges gardiens qui m'ont soutenu pendant cette épreuve". Elle va désormais récupérer pendant quelques jours en famille avant de reprendre le chemin de Nice où le combat va se poursuivre. Quant à la société "Get Easy", elle ne se fait plus d'illusion : "Les cadres sont à nouveau en place dans une nouvelle société et sont intouchables" lâche-t-elle avec amertume avant de conclure : "On dirait que ces escrocs sont protégés !"
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