2020_04_12 Vie associative - le-thillot.com : l'actualité gratuite du Thillot et Environs

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HAUTE MOSELLE

Indispensable vie associative

En cette période de misère sociale liée au confinement, le dynamisme de la vie associative est en sommeil et manque à beaucoup. L’occasion est belle de revenir sur cette histoire du mouvement né de la fameuse loi de 1901.
Le 1er juillet 1901, après avoir œuvré la légalisation des syndicats en 1884, Pierre Waldeck-Rousseau fait adopter, au terme d’une longue bataille parlementaire, la loi "relative au contrat d’association", d’une portée considérable et qui garantit une des grandes libertés républicaines. Ainsi, tout citoyen dispose depuis cette date du droit de s’associer, sans autorisation préalable. Cette loi fonde le droit d’association sur des bases entièrement nouvelles. Elle préserve la liberté et les droits des individus tout en permettant leur action collective.
Historiquement, cette opportunité est rapidement repérée par des industriels locaux qui, par le biais de création d’associations, espèrent limiter – voire mettre un terme – aux méfaits de l’alcool qui posent de nombreux problèmes dans les entreprises.
C’est donc une période très favorable à l’éclosion de la vie associative, notamment au niveau musical et sportif. Côté musique, même si certaines formations existaient préalablement à l’adoption de la loi de 1901 comme « La Moselle » fondée en 1884 qui devient ensuite « L’Harmonie de la Courbe » au sein de l’usine du même nom au Thillot, d’autres voient  le jour à partir de cet événement.
A Ramonchamp, Ivan Imbert devient président de la Ramoncenaise Musicale qui est issue des rangs de la Fanfare de Remanvillers. La formation intègre nombre de ceux qui travaillent dans l’entreprise textile. De même, aux Tissages Lévèque de Saint Maurice, est créé un ensemble baptisé « L’Echo des Ballons ». A l’usine du Prey au Thillot une chorale composée de nombreux ouvriers du Tissage Dreyer multiplie les concerts ici et là.
Côté sportif, l’une des plus anciennes associations – le Ski-Club de St Maurice/Mle – voit le jour sous la houlette de Godefroy Wapler, mari de Madeleine Imbert, fille d’Ivan, l’industriel de Ramonchamp. Ce dernier sera également à l’origine de la création de « L’Amicale Ramoncenaise » offrant des concerts – dans lesquels il jouait du violoncelle - et des pièces de théâtre.
On soulignera encore plus tard le rôle très actif dans le monde du football de Jacques Georges.
C’est encore à cette époque que se créent les premières Sociétés des Fêtes, où les patrons du textile jouent un rôle moteur, comme Henri Bluche au Thillot ou encore Henri Fréchin à Bussang.
Les associations patriotiques fleurissent également à cette époque comme « La Fraternelle » du Thillot qui sera présidée dès sa création par Eugène Georges, voyant également l’implication de Fernand Dreyer dans une autre association ou  Robert Koehler au Ménil.
Certains chefs d’entreprises s’investissent même dans un radio-club au Thillot, parmi lesquels MM Haffner, Dreyer, Sailley et Henri Grosjean des tanneries.
Aujourd’hui, la vie associative s’est démarquée de cette emprise patronale et a fleuri dans de nombreuses directions. Elle constitue un socle important de l’indispensable lien social permettant le « bien-vivre » dans une commune. Victime d’une crise de bénévolat qui touche de nombreuses associations, on assiste actuellement à des regroupements informels « gagnant-gagnant » permettant la mise en œuvre d’une solidarité inter-associative bien comprise. Il n’empêche que si certains ont un peu de leur temps à consacrer à cette vie associative, elle ne s’en portera que mieux !
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