2020_04_21 Eugène Notter - le-thillot.com : l'actualité gratuite du Thillot et Environs

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LE THILLOT

Eugène Notter : de précieux témoignages photographiques

L’ancien photographe thillotin du début du XXème siècle a multiplié les clichés, dont beaucoup sont devenus des cartes postales, précieux témoins d’une époque révolue.
Eugène Notter, quelques fois orthographié Eugen Notter, - a exercé ses fonctions de photographe de 1896 à 1928 en ayant pignon sur rue, au centre-ville, dans ce qui s’appelait alors la Grande Rue de la commune. L’Annuaire du commerce et de l'industrie photographique et cinématographique" de 1909, présente une notice qui précise ses spécialités : " Portraits en tous genres. - Spécialité de groupes de noces, groupes de famille, etc. - Agrandissements au gélatino-bromure et charbon polychrome. - Pastel, aquarelles etc. - Editeurs des vues de toute la région. - Encadrements, cartes postales illustrées, vues et de fantaisie. - Imagerie en tous genres ".
Le photographe thillotin a souvent quitté son magasin pour parcourir le secteur avec son appareil. De nombreux clichés d’époque illustrent à merveille l’ambiance du début de ce XXème siècle et font même figure de documents ethnographiques.
Fils d’un couple d’imprimeurs, Eugène Charles Notter est né le 28 janvier 1868 à Lutterbach (Haut-Rhin). Le 21 juin 1893, il se marie au Thillot (Vosges) avec Marie Louise Gabé, couturière de profession, avec laquelle il aura 4 enfants : Paul Aimé, René Ernest, Jeanne Louise et Georgette Louise. Dans la cité qui compte alors 3 200 habitants, Eugène Notter ouvre un atelier où il sera actif près de quarante ans. On trouve sa signature sur de nombreuses cartes postales du Thillot et des environs. En 1931, c’est Paul Gabé (1905-?), un neveu de sa femme, qui le remplace.
Le fils d’Eugène, Paul Aimé Notter (1894-1976) a été imprimeur-libraire au Thillot et éditeur de cartes  
Cinquante kilos sur le porte-bagages du vélocipède
Au moment où Eugène Notter exerce sa profession, les débuts de la photo remontent aux environs de 1840. Le matériel est lourd et peu commode à « trimballer ». On est loin, très loin même, des appareils numériques qui font partie aujourd’hui de la panoplie de nombreux foyers tant en France que de par le monde.
Chargé d'une chambre en bois verni, au soufflet volumineux et au lourd trépied, et d'une mallette contenant les objectifs, les loupes de réglage, les châssis à glissière, la lampe à éclair de magnésium et les flacons des produits chimiques nécessaires au traitement des plaques, le photographe traînait dans ses déplacements un « attirail » dont le poids pouvait atteindre une cinquantaine de kilos !
Il disposait d'un « vélocipède » sur le porte-bagages sur lequel il ficelait son « barda ».
Après la première guerre mondiale, la commercialisation des boîtiers portatifs et des pellicules en bobine améliorèrent les conditions de travail et contribuèrent à vulgariser l'art photographique. Des sorties compliquées donc, mais qui n’entamait en rien ses motivations.
C’était d’ailleurs de plus l’occasion de prendre un grand bol d’air, car lorsqu'il restait confiné des journées entières dans son laboratoire obscur, à développer des pellicules ou à tirer des épreuves sur papier bromure, le photographe s'obligeait à boire beaucoup de lait. C'était une façon de se protéger des effets de certains produits nocifs.
Un Mammouth de 635kg
Dans l’histoire de la photographie, on retiendra cet appareil hors normes : le Mammouth, tout simplement le plus gros appareil photographique jamais construit. Il ne pèsait pas moins de 410 kg et sa plaque de verre atteint le poids de 225 kg, pour environ 3 m2 de surface2. Soit un poids total de 635 kg. Construit à Chicago pour une société ferroviaire, il mesurait quatre mètres de long et il fallait jusqu'à quinze personnes pour le charger dans son fourgon. Il s’est vu décerner le Grand Prix mondial en 1900 lors de l'Exposition universelle de Paris.
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