2020_06_09 St Maurice Coquelicots - le-thillot.com : l'actualité gratuite du Thillot et Environs

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SAINT MAURICE SUR MOSELLE

Les Coquelicots toujours mobilisés
Si les mesures sanitaires en vigueur suite à la pandémie empêchent les actions de sensibilisations lors des rassemblements qu’ils proposent, les militants du mouvement « Nous voulons des coquelicots » continuent à mener des actions symboliques leur permettant d’occuper le terrain. Des actions de communication pour continuer à dénoncer avec force l’utilisation de ces produits rassemblés sous le générique de pesticides, un mot rassemblant étonnamment un préfixe au triste souvenir : « peste » et un suffixe faisant penser à « homicide »…
En Haute-Moselle, c’est à St Maurice sur Moselle que les « Coquelicots » avaient décidé de se montrer, dans le respect des régles sanitaires en vigueur, à proximité de la fourmi qui symbolise, à sa façon, le territoire communal. Le temps de déployer leurs petites pancartes, d’une photo et de se réchauffer autour d’un verre de vin chaud et les militants se séparaient, jusqu’à leur prochaine action... (non sans omettre de transmettre un communiqué dont chacun pourra prendre connaissance ci-dessous).
Car la lutte continue contre ces produits qui sont à l’origine de la disparition – entre autres – durant des décennies des coquelicots qu’ils ont donc choisi pour emblème, et qui continue à faire des dégâts immenses auprès de nombreuses populations d’insectes parmi lesquels les abeilles. Sans compter ceux occasionné sur la santé des consommateurs, orchestrés par des multinationales sans scrupules qui ont pour unique objectif de « faire du fric » et arroser leurs actionnaires sans aucunement se soucier des problèmes de santé que leurs produits génèrent.

Communiqué des Coquelicots
« (Contribuer à l’autonomie alimentaire sur notre territoire)
9000 km pour un banal yaourt à la fraise… Qui dit plus ?
Confrontés aux limites physiques, le confinement a poussé plus de citoyens consommateurs à se tourner plus encore vers des productions locales, vers les circuits courts, les AMAPs en matière d’alimentation, nécessaires à notre survie avant bien d’autres choses. Nombreux sont ceux qui se sont rendus compte combien notre dépendance est grande et s’interrogent sur nos modes de vie et de consommation. Les jardins individuels ont fleuri, se sont agrandis là où cela est possible, avec la conscience ou l’intuition qu’un changement fondamental s’impose. Il en va de la satisfaction des besoins de base.
Nos conditions d’existence futures dépendent largement des décisions que nous prenons aujourd’hui et notre capacité à remettre en question le système dans lequel nous vivons. Prendre en compte certaines menaces pour anticiper leurs conséquences à l’échelle locale nous semble être nécessaire et une des clés pour « reterritorialiser » le plus possible les productions alimentaires.
Nous avions contacté les maires de nos communes, et déjà un bon nombre ont fait voter une motion de soutien aux Coquelicots pour une agriculture sans pesticides de synthèse, conscients qu’il est du devoir des élu.e.s, responsables de l’ordre public et de la sécurité civile, d’agir dans ce sens. Au-delà du constat et loin du fatalisme, nous souhaitons que notre action future participe à la construction de politiques lucides, déterminées et créatives face aux enjeux, adaptées aux spécificités de notre territoire.
Qui veut encore d’un « banal yaourt à la fraise » qui, à lui tout seul, a 9.000 km au compteur, oui vous avez bien lu, 9.000 km? (*)... si l’on considère toutes les étapes de fabrication de ce produit, sans parler de ce que cela demande en ressources – et c’est ce sur quoi nous devons nous pencher pour toute la fabrication des produits alimentaires pour : la fabrication de différents intrants agricoles, l’énergie directe des exploitations, l’industrie agro-alimentaire, les transports ou encore l’énergie nécessaire à la grande distribution : un gaspillage en ressources, en temps, en coût humain, en impôts, … innommable et insupportable. Avec des agriculteurs non reconnus socialement et économiquement. Si nous avons applaudi le personnel soignant, reconnu le travail des caissières, il a été peu question des agriculteurs. Inutile de dire pourtant qu’ils sont sinon « le » en tout cas un des  maillons essentiels de tout fonctionnement sociétal. Mais ils sont en crise. Or, une crise peut rapidement mettre à mal un système en flux tendu comme le nôtre, nous l’avons observé au plus tard pendant la crise sanitaire actuelle. Nous prônons une plus grande autonomie alimentaire sur notre territoire. Les communes et les intercommunalités occupent une position privilégiée pour fédérer les acteurs locaux, paysans, chambre d’agriculture, consommActeurs, … Et nous souhaitons par nos actions à venir contribuer à ce développement en faisant un état des lieux de ce qui se fait déjà, de ce qui pourrait se faire, et avec divers acteurs pour développer des alternatives.
Mais soyons clairs : tout ceci ne peut pas se faire au détriment de la qualité. Ce n’est qu’en préservant massivement le territoire, qu’en allant vers une agriculture sans pesticides de synthèse, en accompagnant chaque paysan qui souhaite aller dans ce sens que cela sera possible. Cela demande de la diversité qui rend le système plus robuste, une adaptation notoire, de la solidarité et une implication collective.
Ce n’est pas aux seuls agriculteurs de changer, mais à tous les habitants d’un territoire de décider quel système alimentaire ils souhaitent, élus inclus. Revaloriser la profession agricole socialement et économiquement s’impose.
Çà commence aujourd’hui. Nous commençons aujourd’hui, nous voulons des coquelicots, nous voulons des paysans.

(*) Réf. : Les Greniers d’Abondance « Vers la résilience alimentaire. Faire face aux menaces globales à l’échelle du territoire. », 2020) ».
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