2020_11_13 Ventron Ermitage - le-thillot.com : l'actualité gratuite du Thillot et Environs

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TOURISME HIVERNAL

Ermitage Frère Joseph : deux projets incompatibles
« Les chiffres sont implacables : le ski, c’est 10% de chiffre d’affaires en moins chaque saison. Si on persiste, on va droit dans le mur, d’autant qu’avec la crise sanitaire, la saison prochaine s’annonce terriblement compliquée ! » Thibaut Leduc enfonce le clou « C’est n’est certainement pas dans l’intérêt général que tout s’effondre » avant d’ajouter avec un brin de provocation : « J’ai aujourd’hui 55 ans. Je pourrais très bien faire fonctionner le site clopin-clopant durant 5 ans et m’en aller en laissant dernière moi une affaire exsangue… ».
Pour le centenaire de la station créée par Emile Leduc, en chef d’entreprise qui se veut « responsable et conscient des enjeux touristiques du lieu », le « boss » de la station a souhaité cogiter pour faire évoluer l’affaire. « Cela fait 15 ans que je parle de ce projet 4 Saisons (voir les photos concernant ce projet) » confie-t-il « Il y a eu des réunions officielles avec des élus de Ventron et du Ménil, dont une en préfecture et d’autres moins officielles durant lesquelles j’ai expliqué mon projet en long, en large et en travers. Ce projet a même fait l’objet d’une publication dans le bulletin municipal de Ventron » ajoute-t-il « Il y a 2 ou 3 ans, je suis allé le présenter devant le conseil municipal de Ventron et j’ai expliqué sans ambages que s’en était fini avec l’activité ski qui ne tient plus la route, en lien notamment avec le réchauffement climatique ».
Un dossier à 20 millions d’Euros qui prévoit  la création de 30 emplois en CDI à l’année et qui, selon le dirigeant d’entreprise obtient l’adhésion unanime du personnel. « Depuis le rejet du projet initial en 2016, je l’ai bien évidemment fait évoluer et aujourd’hui un investisseur immobilier - la Caisse des Dépôts et Consignations - est avec moi pour le soutenir » confie-t-il.
Aujourd’hui, une association se mobilise pour alerte la population via une pétition et les maires des deux communes concernées vivent mal la demande d’arrêt de la DSP (Délégation de Service Public) qu’elles ont accordée à la SA Leduc et courant théoriquement jusque 2031.
Où se situe l'intérêt général ?
« D’après ce que j’ai entendu dire, la mairie de Ventron aurait trouvé un repreneur potentiel pour les remontées mécaniques, mais qui reste à ce jour inconnu » s’étonne Thibaut Leduc « Si tel est le cas, j’espère qu’il apportera les garanties nécessaires, notamment en termes de services, de compétences et d’étude de marché préalable».
Pour le « boss » de l’Ermitage, cette éventualité pose de sérieux problèmes pratiques, notamment concernant l’accès aux toilettes mais surtout les terrains du front de neige qui sont propriété de la SA Leduc. « Sans parler de tous ces aspects, il est évident qu’il pourrait alors exister deux projets pour la station, mais dont la compatibilité est loin d’être évidente : mon projet repose en grande partie sur un confort 4 Etoiles, parce c’est là que se trouve la marché, associé à un environnement bien-être difficile à mettre en œuvre avec une activité ski durant la saison hivernale, tant au niveau de l’environnement sonore que paysager ».
En tout état de cause, le chef d’entreprise est décidé à poursuivre : « Le dossier du permis de construire va être déposé dans quelques jours - probablement le 16 novembre, dès la fin du mois réglementaire après l’adoption du PLU (Plan Local d’Urbanisme) le 14 octobre - et le bâtiment principal – l’hôtel de l’Ermitage ainsi que le restaurant et les services annexes avec location de skis et boutiques - sera rasé dès qu’on le pourra, fin de l’hiver ou début du printemps » détaille-t-il « Les travaux doivent durer un an et demi ».
Et si l’affaire devait aller plus loin ? « J’ai mon avis concernant l’intérêt général. Mon projet va dans ce sens et permettra d’abonder une offre différente sur le massif. Si on me dit à un moment que cet intérêt général est ailleurs, je me rangerai à une décision contraignante ».  
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